Santé
Art de vivre

Manger sainement : un défi coloré

le lundi 21 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 21 mars 2016

Se nourrir constitue un besoin essentiel et un défi en soi : en ce mois de la nutrition, de nombreux articles journalistiques font état de l’importance d’une alimentation saine et diversifiée et d’une consommation de produits frais, de préférence. Ces recommandations sont d’une importance capitale, mais d’autres enjeux d’envergure existent en ce qui a trait à l’alimentation. On occulte très souvent le sujet des colorants alimentaires que l’on retrouve dans plusieurs produits, surtout destinés aux enfants, et qui peuvent potentiellement causer des problèmes de santé.

Quel est le problème ?

Les colorants alimentaires sont présents principalement dans les boissons sucrées, les céréales à déjeuner, les bonbons, les pâtisseries et les desserts, bref, avant tout dans la « malbouffe ». Ils n’ont aucune valeur nutritionnelle et ne remplissent qu’une fonction esthétique dans les préparations alimentaires. Leur utilisation a plus que quintuplé au cours des 50 dernières années. Malheureusement, certains de ces colorants ne sont pas inoffensifs pour la santé.

Dans les années 70, le Dr Benjamin Feingold, s’est d’abord intéressé aux liens entre les colorants alimentaires et les comportements associés au trouble du déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH). Ce n’est que 30 ans plus tard que des études scientifiques établiront un rapprochement entre certains colorants artificiels et des comportements associés au TDAH.

Ces résultats ont été pris très au sérieux par certains pays européens : ainsi, en Angleterre, on retrouve un avertissement sur tout produit contenant des colorants artificiels. On y mentionne que le produit en question peut entraîner des comportements indésirables chez certains enfants. Cela a fait en sorte que plusieurs compagnies ont revu leurs recettes afin d’avoir davantage recours à des colorants naturels.

Qu’en est-il chez nous ?

Au Canada, les compagnies ne sont pas tenues d’indiquer le type de colorant que contiennent leurs produits. De plus, il est parfois impossible de savoir si un produit contient un colorant naturel ou artificiel. Jusqu’à présent, Santé Canada n’a pas encore agi dans ce dossier.

Des consultations ont eu lieu auprès de la population et de différents experts ; des suggestions ont été apportées en 2011, mais aucune mesure n’a encore été adoptée.  Si cette situation vous interpelle, vous avez le pouvoir de la faire évoluer. Faites part au gouvernement de votre préoccupation et de l’importance d’avoir accès à une information claire et précise afin de pouvoir faire des choix éclairés. Comme le dit l’adage : «Acheter, c’est voter !»

Émilie Dansereau, chargée des dossiers Saines habitudes de vie à l'Association pour la santé publique du Québec

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