Santé
Art de vivre

Manger : un plaisir non coupable

le lundi 02 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 02 mai 2016

Sachez-le : aucun produit, service ou moyen amaigrissant (PSMA) n’est efficace pour perdre du poids et maintenir cette perte de poids à long terme. Pourtant, l’industrie des PSMA génère des milliards de dollars annuellement.

Rappelons-nous : « L’industrie de l’amaigrissement est la seule industrie qui vit de ses échecs », a dit Lyne Mongeau, chercheure associée au Centre de recherche sur la communication et la santé. Force est d’admettre que nous sommes nombreux à y avoir recours à un moment ou à un autre de notre vie. Ceci  justifie pleinement l’initiative de créer une Journée internationale sans diète.

D’autre part, l’industrie des PSMA fait fureur à cause de la norme sociale qui est à la minceur pour la femme et à l’hyper musculature chez l’homme. À l’opposé, nous vivons actuellement une crise de santé publique liée à l’obésité et au surplus pondéral de la population. Ainsi, l’idéal corporel est de plus en plus loin de la norme actuelle. Nos vies sont surchargées et très peu réussissent à avoir une vie active et équilibrée. Ces différents facteurs peuvent nous rendre l’idée d’avoir recours à un PSMA attrayante.

Encore une fois cette année, l’initiative de cette journée est orchestrée au Québec par ÉquiLibre. La thématique s’intitule : « Plaisirs non coupables ». L’idée est d’inviter les gens, principalement les femmes, à se questionner sur leur relation à la nourriture. Est-elle associée au plaisir? À la culpabilité? Les deux doivent-ils coexister? Peut-on manger avec plaisir sans se sentir coupable? Autant de questions pertinentes qui nous permettent de faire un pas de plus vers une relation saine avec la nourriture. Vous trouverez sur le site de la campagne, des activités à télécharger qui vous permettront de faire un pas de plus vers le développement d’une relation saine avec la nourriture et par le fait même, votre poids.

Cette journée est en fait une occasion pour prendre le temps de s’interroger sur notre relation avec soi-même. Notre poids n’est pas seulement l’image de notre état de santé. Selon que nous soyons plus ou moins en harmonie avec celui-ci entraîne de nombreux impacts au niveau de notre bien-être et de nos relations. Notre relation à notre image corporelle a une influence sur notre estime de soi, sur notre pratique d’activité physique, sur nos comportements alimentaires et peut même entraîner des symptômes de dépression et/ou d’anxiété.

Il importe également de faire la promotion d’une saine image corporelle dès un très jeune âge, car selon des études, la stigmatisation à l’égard du poids s’installe à partir de l’âge de trois ans. C’est donc dire que très rapidement, les jeunes préfèrent jouer avec des amis qui sont minces et souhaitent eux même avoir un corps mince.

Nous devons donc renverser la tendance et mettre l’accent sur l’adoption de saines habitudes de vie pour le plaisir de celles-ci plutôt que dans le but de perdre du poids. Le travail est amorcé et plusieurs initiatives sont en branle afin de valoriser la diversité corporelle et la santé, mais les efforts doivent se poursuivre en ce sens.

Émilie Dansereau, chargée des dossiers Saines habitudes de vie à l'Association pour la santé publique du Québec

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