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Matières organiques: l’Agglomération approuve l’entente avec la SÉMECS

le jeudi 21 février 2019
Modifié à 16 h 48 min le 05 novembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ENVIRONNEMENT. La concrétisation de l’entente entre Longueuil et la Société d’économie mixte de l’Est de la Couronne Sud (SÉMECS) pour le traitement des matières organiques est maintenant chose faite: la convention a été approuvée à la séance du conseil d’agglomération du 21 février.

«Cet accord résulte d’un travail de collaboration entre tous les acteurs impliqués: les maires des villes liées, mais aussi ceux des villes des MRC de La Vallée-du-Richelieu, de Marguerite-D’Youville et de Rouville, qui sont coactionnaires de la SÉMECS, a relevé la mairesse Sylvie Parent. Il s’agit d’un résultat concret du climat positif qui anime le conseil d’agglomération, et ce sont tous nos citoyens qui en bénéficieront.»

La mairesse de Brossard Doreen Assaad a aussi bien accueilli cette «belle opportunité». Accepter cette entente est la «formule très logique. C’est un devoir collectif et on va de l’avant.»

Le maire de Saint-Lambert Pierre Brodeur y voit une «très bonne décision», qui se traduira en économies pour l’ensemble des villes, comparativement aux coûts de construction d’un nouveau centre de traitement des matières organiques.

En vertu de cette entente, Longueuil fera traiter ses matières organiques au centre de biométhanisation de Varennes. Elle défraiera 44 M$ en frais d’immobilisations, nécessaires pour l’agrandissement de l’usine, prévue pour 2023.

Elle partagera également les frais d’exploitation avec la SÉMECS, qui réunit trois MRC de la Montérégie ainsi qu’un partenaire privé, le consortium Biogaz EG. Depuis plus d’un an que Longueuil analyse la possibilité d’une telle entente, privilégiée à la construction d’une usine sur son territoire.

En 2010, le projet de construction était estimé à 70 M$, mais les exemples récents de Montréal et Beauharnois témoignent d’une explosion des coûts. Le coût du traitement des matières organiques avec la SÉMECS est estimé à 150$/tonne, comparativement à 259$/tonne dans le cas d’une nouvelle usine. Les municipalités devront mettre fin à l’enfouissement des matières organiques d’ici 2023, selon une politique du gouvernement provincial.

«Coup de théâtre»

À la séance du conseil municipal du 19 février, le chef de l’opposition Xavier Léger s’est dit soulagé que Longueuil ait trouvé un «débouché, après plus de dix ans de démarches». Il a toutefois critiqué le peu d’options qui ont été envisagées pour un projet d’une telle envergure.

«On pourrait penser que pour ce projet à plusieurs millions, on aurait des comparables semblables. Ça nous aurait permis de faire un vrai choix. Qu’est-ce qui est arrivé avec les analyses depuis 10 ans?»

«En ce moment, il y a quatre usines au Québec, alors des comparatifs, il n’y en n’a pas beaucoup», a répondu la mairesse. M. Léger déplorait aussi avoir appris par les médias les détails de cette entente, et ce, avant que le comité exécutif de l’agglomération ne l’approuve le 30 janvier.

Depuis, une présentation aux élus a été faite le 13 février, et l’ensemble des questions formulées par l’opposition auraient obtenu des réponses. Il qualifie néanmoins de «coup de théâtre» la conférence de presse du 15 février annonçant l’entente.

«En réunion, on nous a dit que c’était confidentiel. Ça démontre que la mairesse a encore une volonté de travailler seule», a-t-il accusé.

La conseillère municipale Monique Bastien a signifié que les différentes instances ont été respectées dans le déroulement des étapes, ce dossier relevant d’une compétence d’agglomération.

«On ne peut présenter un projet qui n’a pas été entériné par instances responsables. Dans ce cas, c’était l’agglomération.»

Mme Parent a rappelé que c’est le conseil municipal qui a donné le mandat à la Ville d’évaluer la possibilité de traiter les matières organiques à Varennes, il y a un an.