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Max Dubois devient finalement propriétaire de l'ancienne église anglicane

le jeudi 26 octobre 2017
Modifié à 12 h 45 min le 26 octobre 2017
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

COMMUNAUTÉ. Après deux ans d'un long processus administratif, l'acte de vente de l'ancienne église anglicane de Saint-Lambert a finalement été signé ce vendredi par l'entrepreneur Max Dubois. Les travaux, qui s'annoncent ambitieux, s'amorceront dès cet automne. Il aura fallu plusieurs mois avant que le propriétaire du commerce L'Échoppe des fromages n'obtienne un acte d'achat en bonne et due forme de l'église située au 263, rue Elm. Ce dernier peut désormais concrétiser son projet de complexe écoresponsable alliant restauration, espace de coworking, agriculture urbaine et marché paysan. «Incubateur à jeunes entrepreneurs», le projet voué à la souveraineté alimentaire veut notamment rendre les produits du terroir plus accessibles. Plus d'une dizaine de partenaires se sont mobilisés pour soutenir ce projet unique sur la Rive‑Sud, des investisseurs financiers mais aussi des écoles, organismes communautaires, personnalités et particuliers. Retour sur un long processus administratif Acquise en 1998 par la Ville de Saint-Lambert, l'église anglicane, aussi connue sous le nom d’ancien temple maçonnique, se cherchait une nouvelle vocation. Après plusieurs évaluations, la Ville avait finalement trouvé preneur en la personne de Max Dubois en acceptant son offre d'achat de 160 000$, le 16 mars 2016. Mais en raison d'un litige sur un droit de passage opposant la corporation religieuse The Incumbent and Church Warden of St-Barnabas Church of the Parish of Saint‑Lambert et la municipalité, la vente n'avait pu être concrétisée en 2016. Les parties se sont entendues cet été sur le droit de passage et des modifications ont été apportées au contrat, permettant ainsi la signature de l'acte de vente le 20 octobre. Le fromager, issu de sept générations d’artisans, estime désormais le coût des rénovations de la bâtisse à 2,6 M$. «L'église a besoin d'amour, assure l'acquéreur, qui tient à conserver le statut patrimonial de l'édifice datant de 1886. Elle n'a pas été entretenue depuis des années. On va d'abord la protéger pour l'hiver, puis on commencera les grands travaux au printemps. Nous avons le devoir de réhabiliter cette église et de la garder dans son intégrité, croit Max Dubois. Les travaux d'asséchement et d'agrandissements seront importants; il y a eu beaucoup d'infiltrations.» Il précise ainsi que le montant des rénovations devra certainement être réévalué.
«Entre une tour à condos et une philosophie de vie saine dans une église restaurée, avec une mission éducative et communautaire, je pense que les citoyens n'ont pas de soucis à se faire.» – Max Dubois
Construction écoresponsable Avec 14 000 pieds carrés de surface, Max Dubois souhaite faire de cet espace une plaque tournante de l'économie et de l'agriculture locale. «Je veux que ce projet soit un modèle de construction écologique, soutient-il. Nous allons changer notre rapport à la ville et revenir aux commerces de proximité. Je veux redonner la ville aux citoyens et que les déplacements se fassent à pieds.» Le centre d'affaires qu'il souhaite mettre en place sera ainsi à l'image de ceux que l'on trouve aux États-Unis. Max Dubois explique avoir été inspiré en partie par le complexe Eataly, situé dans l'État de New York, un concept réunissant restaurants, produits frais et événements d'affaires. Dans les locaux de travail partagés, près de 160 personnes disposeront d'un espace à proximité des commerces d'agriculture locale. L'Échoppe des fromages, entre autres, y déménagera. «Nous voulons que se côtoient les gens d'affaires et les petits producteurs, précise l'entrepreneur. Les paysans sont isolés. Ils n'ont pas les ressources comptables, juridiques et financières nécessaires. On veut leur offrir des services de professionnels sur place et favoriser une économie agricole viable. Tout le monde sera gagnant.» Il envisage notamment de proposer aux entrepreneurs de signer une clause de transmission de leur savoir pour favoriser la solidarité et l'entraide. En plus de son marché fermier, l'homme d'affaires veut installer un jardin potager urbain, accessible à tous, sur le toit du bâtiment. Et toujours dans l'optique de prioriser les procédés écologiques, Max Dubois privilégiera un système de biométhanisation permettant de chauffer et climatiser l'immeuble avec les résidus organiques qu'il produit. Respect des riverains Le complexe ‒ qui n'a pour l'instant pas de nom définitif ‒ sera ouvert de 9h à 17h en semaine et en matinée les fins de semaine, pour le marché. Le nouveau propriétaire, qui explique travailler avec empathie pour les voisins, assure qu'il n'y aura pas de nouveaux stationnements et qu'il ne touchera pas non plus aux arbres qui bordent la bâtisse.