Chroniques
Opinion

Mike Ward: assez, c’est assez !

le mercredi 18 décembre 2019
Modifié à 16 h 25 min le 12 décembre 2019
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

J’espère que la Cour suprême du Canada ne se penchera pas sur la demande des avocats de Mike Ward, à la suite de la décision de la Cour d’appel de refuser de renverser la condamnation de l’humoriste face à Jérémie Gabriel. Je suis de ceux qui ont toujours défendu la liberté d’expression. Quand des journalistes professionnels font un travail d’enquête et de recherche pour dénoncer des choses, ils sont la cible de requins d’avocats qui représentent les personnes dénoncées. Je pense que c’est tout à fait normal que les tribunaux se penchent sur ces questions de libre expression. Dans le dossier de Mike Ward, on déplore beaucoup que Jérémie Gabriel se soit adressé à la Commission des droits de la personne. La raison qui explique ce geste est simple: certains juges de la Cour du Québec sont frileux lorsqu’il est question de diffamation. Quand je regarde le dossier dans l’ensemble, je me dis que c’est possible qu’une personne soit ridiculisée. Je suis le premier à l’être d’ailleurs et il m’arrive même de me mettre dans des positions pour être ridiculisé! Mais quand on s’adresse au physique ou à l’orientation sexuelle, c’est tolérance zéro! J’ai déjà eu des collègues de travail humoristes au cours des dernières années. Je sais que ce n’est pas un métier facile, mais il y a une certaine limite. En ce sens, je suis d’accord avec les chroniqueurs qui ont dénoncé la position de Mike Ward lors du Gala des Olivier. Il doit y avoir une limite de respect lorsqu’on décide de s’en prendre à quelqu’un. J’ai toujours dit qu’une personne qui a une tribune publique a une arme puissante entre ses mains. Quand on a un micro ou une chronique pour s’exprimer, on peut salir la réputation de quelqu’un, ce qui fait que cette personne ne se relèvera jamais. Ou on peut rendre une personne populaire en faisant valoir son opinion. J’espère qu’on ne commencera pas à tester au plus haut tribunal du pays ce que j’appelle une connerie d’un humoriste pour savoir ce qu’est la libre expression. Je serais fort déçu que la Cour suprême du Canada entende cette demande. Je terminerai cette chronique en donnant un conseil: quand une cause est pendante devant les tribunaux, on doit s’abstenir de faire des commentaires lorsqu’on est visé par une poursuite. Mike Ward et Jérémie Gabriel devraient se la fermer. Laissons les tribunaux faire leur travail. 10-4!