Automobiles

MINI Cooper 2019 : la petite séduction

le samedi 11 août 2018
Modifié à 15 h 26 min le 11 août 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Antoine Joubert

Depuis 17 ans déjà, la MINI Cooper charme et fait sourire. Il faut donc l’admettre, faire renaître la MINI en créant de surcroît une marque bien distincte était un coup de génie de la part de BMW qui, non pas sans quelques échecs, a su faire perdurer la gamme avec brio. La firme bavaroise a réussi avec MINI là où des constructeurs ont échoué (Volkswagen Beetle, Chrysler PT Cruiser, etc.).

Bien sûr, BMW exploite à fond le filon de la marque, en profitant aussi de l’engouement des multisegments pour commercialiser des modèles qui sont tout, sauf minis. Des MINI à quatre portes, familiales, à rouage intégral, jusqu’à des variantes pouvant vous mener hors des sentiers battus. Il ne manque qu’une berline ou, qui sait, une camionnette!

Fort heureusement, MINI conserve également le modèle responsable de sa relance. La « vraie » MINI, à trois portes, compacte, et qui dégage le même sex-appeal— si je peux dire – que le modèle lancé en 2002. Il s’agit d’ailleurs, encore à ce jour, de la variante le plus populaire de la gamme, en version cabriolet. Le fruit du hasard?

Pourtant, la quasi-totalité des manufacturiers a abandonné les véhicules compacts à trois portes. Il ne reste que la Beetle (dont l’abandon est prévu pour l’an prochain), la Yaris ainsi que la Fiat 500. Or, MINI continue de faire le bonheur de milliers d’acheteurs qui apprécient le côté singulier, original et littéralement indémodable de la Cooper. Il suffit d’observer un modèle 2002-2006 (première génération) pour réaliser qu’il n’a pas vieilli d’un poil. C’est toutefois en stationnant l’un de ces modèles à côté d’une édition 2018 que les distinctions deviennent flagrantes. En effet, la nouvelle MINI est nettement plus volumineuse, plus haute, plus large, avec des proportions bien différentes. Son long capot, son pare-brise plus incliné et son devant plus pointu nous confirment que la voiture n’est plus réellement « Mini ».

Qu’à cela ne tienne, elle est toujours aussi jolie! Sa fenestration angulaire, ses phares circulaires, sa partie arrière tronquée ainsi que ses pourtours d’aile de couleur contrastante contribuent au charme de ses lignes. L’ensemble est enrichi par une peinture deux tons que Toyota tente maladroitement d’imiter sur son C-HR. Évidemment, les versions Cooper S et JCW (John Cooper Works) affichent un style encore plus musclé, visant davantage les amateurs de performances. D’ailleurs, on les compare toujours avec la réputée Volkswagen Golf GTI, qui a elle aussi pris du coffre.

C’est toutefois dans sa livrée de base, avec comme seules options un toit ouvrant panoramique (1 900 $), des bandes décoratives (150 $) et des jantes d’alliage noires (200 $), que l’on m’a confié la plus récente édition de la MINI. Au bas mot, une Cooper d’à peine 25 000 $, pourtant très bien équipée, et qui n’a manifestement pas l’allure d’une voiture dénudée.

Loin de la Geo Metro!
Sous son capot, un moteur à trois cylindres ayant pour tâche de déplacer une masse à vide de près de 1 200 kilos. Heureusement, il n’a rien de comparable avec les trois cylindres qu’on retrouvait jadis dans les Geo Metro, Pontiac Firefly et Subaru Justy! Il s’agit ici d’un moteur 1,5 litre turbocompressé à injection directe de carburant, produisant 134 chevaux, qui impressionne surtout par son couple à bas régime. En effet, ce petit moulin engendre un couple de 162 lb-pi dès 1 250 tr/min, ce qui permet d’obtenir d’excellentes reprises en milieu urbain, ou encore pour un dépassement sur autoroute.

Marié à une boîte manuelle à six rapports, le moteur ne vous fera évidemment pas vivre des sensations fortes. Pour cela, la Cooper S est clairement plus appropriée. Toutefois, la MINI propose un agrément de conduite, une vivacité, une maniabilité et une impression de solidité incomparable avec toute autre compacte. Et pour la première fois, ce modèle d’essai ne laissait échapper aucun craquement ni bruit de caisse, et ce, malgré la présence du toit ouvrant panoramique. Voilà donc un signe que la qualité de fabrication est aujourd’hui meilleure que jamais.

Capable de se faufiler partout et de pratiquement tourner sur elle-même, grâce à son très faible diamètre de braquage, la MINI Cooper 2018 impressionne aussi par sa grande stabilité. Un aller-retour dans la ville reine m’a prouvé que la MINI a dorénavant les qualités d’une routière, ce que l’on n’aurait pu évoquer dans le passé. Stable, confortable et franchement agréable, elle se veut également frugale. Sur la route, vous ne consommerez ainsi qu’à peine 6,0 litres aux 100 km, une cote dans la moyenne des voitures de ce gabarit. Sachez cependant qu’il est nécessaire de faire appel à du carburant à 91 de taux d’octane, contrairement à certaines compactes du marché.

Un peu plus chère, mais…
Bien sûr, la MINI Cooper est plus chère qu’une Kia Rio, qu’une Toyota Yaris. Mais elle est aussi plus raffinée, plus luxueuse, affichant aussi une finition supérieure. L’ouverture des portières nous fait découvrir un environnement qui n’a rien de traditionnel. Les sièges sont magnifiquement sculptés, la présentation du poste de conduite est très riche, tout comme l’éclairage d’ambiance. On a même réussi à fait du poste de conduite un lieu où l’ergonomie est à son apogée, et ce, malgré des contrôles qui, initialement, sont peu intuitifs.

Apple CarPlay/Android Auto sont offerts de série, de même que l’accès sans clé et les sièges chauffants. Bref, tous les gadgets en vogue s’y trouvent, ce qui ne signifie cependant pas que vous ne vous laisserez pas tenter par l’imposant catalogue d’options.

Évidemment, la Cooper n’a pas de vocation familiale. Le coffre est petit et les places arrière sont étroites. Voilà d’ailleurs pourquoi MINI a relancé sa version Clubman en configuration à quatre portières, laquelle sied parfaitement à des besoins familiaux. Maintenant, si le format vous convient et que vous avez un faible pour son style, vous ne regretterez pas d’avoir osé faire le saut chez MINI. D’autant plus qu’au cours des dernières années, la fiabilité s’est grandement améliorée. Un point jadis problématique, mais qu’il ne faut désormais plus craindre.