Opinion
Tribune libre

Non madame, nous ne sommes pas rassurés !

le mardi 17 décembre 2019
Modifié à 11 h 50 min le 16 décembre 2019

Mardi le 12 novembre, nous étions cinq citoyens à l’assemblée du conseil municipal de Longueuil à intervenir sur l’urgence climatique. La mairesse Sylvie Parent a répondu: «Ce n’est pas parce que vous avez l’impression qu’on ne fait rien que c’est ça dans la réalité. Rassurez-vous: on agit!» Si nous avons cette impression, c’est parce que vous ne faites pas la chose la plus importante: informer adéquatement la population. D’abord, il faut l’informer que les bouleversements climatiques sont dus à notre façon de vivre en société: nous consommons quatre fois plus que ce que la Terre peut régénérer, notre trop grande consommation d’énergies fossiles émet du CO2 qui pollue l’air, nous rend de plus en plus malades et crée un effet de serre réchauffant comme jamais l’air, l’eau et la terre de la planète. Et ce réchauffement bouleverse tous les cycles normaux et vitaux pour l’existence de la vie sur Terre. Enfin, l’informer que cela entraîne une URGENCE de réduire radicalement nos émissions de gaz à effet de serre, que vous allez adopter mesures et règlements pour tenter de répondre adéquatement à cette urgence et qu’il faut la collaboration de toutes et tous, individus et collectivités, pour y arriver. Madame, il faut plus que reconnaître l’urgence climatique dans une résolution: toutes les décisions de l’administration doivent s’en ressentir. Par exemple:

  • lors de travaux de réfection de routes: une gestion des eaux de pluie intégrée à l’aménagement qui absorbe les débordements au lieu de les déverser dans les égouts pluviaux;
  • une gestion différenciée des parcs et lieux publics pour que plantes indigènes et biodiversité prennent leur place;
  • des poubelles à recyclage et à compost, des bennes pour le dépôt volontaire du verre;
  • l’augmentation de pistes cyclables fonctionnelles facilitant les transports actifs.
Et parce qu’il faut réduire les GES: s’opposer à des projets comme GNL/GAZDUQ, qui augmenteront les émissions de GES du Québec, annulant tous les efforts individuels et collectifs des citoyens et de la municipalité, et pire encore. Malheureusement, votre administration et tous les paliers gouvernementaux ne comprennent pas qu’en poursuivant toujours le même développement économique «pragmatique», «durable», la seule chose que vous développez pragmatiquement et durablement, c’est la crise climatique. Non, madame, nous ne sommes vraiment pas rassurés.

Carole Mainville et Jacques Benoit, citoyens de Longueuil