Culture
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Nouveau studio d’Académie de danse Scream: transformer les contraintes en défi créatif

le jeudi 17 septembre 2020
Modifié à 11 h 42 min le 18 septembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Lynsey Billing a signé le bail du local sur le boul. Lapinière qui allait voir naître le studio de l’Académie de danse Scream tout neuf de Brossard juste avant la semaine de relâche 2019… Comme alignement des planètes, on a vu mieux. Cela n’a toutefois pas découragé la danseuse, chorégraphe et entrepreneure, qui a accueilli ses premiers élèves sur la Rive-Sud en août. En cette rentrée, elle se réjouit de l’engouement des inscriptions et accueille une quinzaine de groupes, tant d’enfants et d’adolescents que d’adultes. Sans compter les cours qui reprennent à son école de Montréal, l’Académie de danse Scream. Cette école est d’abord née en 1996, au parc René-Veillet de l’arr. de Greenfield Park. Depuis 10 ans, elle est à la Plaza St-Hubert. La pandémie a amené son lot de restrictions dans le fonctionnement de l’école. Mais rien pour entacher l’optimisme de sa directrice. «On n’a pas le choix de toute façon, alors j’essaie de ne pas voir ça comme un obstacle.» [caption id="attachment_99435" align="alignright" width="444"] Les danseurs doivent respecter la distanciation physique.[/caption] «Tout est clair, on suit les directives et on est même plus sévère. On préfère peut-être pouvoir enlever des règles au fil du temps que de devoir en ajouter», explique-t-elle. Sur le plancher du studio, des pastilles indiquent aux élèves où se placer; endroit dont ils ne peuvent déroger durant la séance. Le masque durant le cours n’est pas obligatoire (seulement dans les déplacements, pour les enfants de 10 ans et plus et les adultes), mais la distanciation doit être respectée. En raison de la taille du studio, le nombre d’élèves est limité à une douzaine. «Mais ça fait en sorte que ça reste personnalisé», indique Mme Billing. Les danseurs qui sont moins à l’aise de suivre le cours sur place peuvent suivre les séances sur Zoom, en direct, «pour avoir du feedback», ou en différé. Des danseurs du Texas, de Londres et de Toronto se joignent aux groupes. Autre contrainte: chaque cours est précédé et suivi d’une séance de nettoyage d’une quinzaine de minutes et toutes les surfaces sont désinfectées. Dans l’enseignement même, l’absence de contact modifie certainement le rapport de l’enseignant à ses élèves. Il faut trouver d’autres moyens, soulève Mme Billing. Quant aux chorégraphies, elles devront intégrer la distanciation.

«Ça pourrait être un gros casse-tête, mais la contrainte me force à être créative. J’ai décidé de le voir comme un challenge, pas une barrière.» Lynsey Billing
Le spectacle de fin d’année est prévu le 20 juin, au Gésù. Le temps dira si tout se déroulera comme prévu. «D’ici là, je vais penser à un concept de chorégraphie, à distance, ou encore où l’on serait protégés. Il faudra évidemment que ce soit sécuritaire, souligne celle qui a étudié la danse contemporaine à l’Université Concordia. C’est très important pour moi.»   En ligne Le confinement et ce qui en a découlé n’ont pas réduit Lynsey Billing à l’immobilisme. Dès les premiers jours en mars, elle s’est tournée vers le Web: des cours gratuits 6 jours par semaine, 60 en tout. «C’était important pour ma santé mentale!» lance-t-elle. En parallèle, elle et une dizaine de danseurs se sont rencontrés sur Zoom et ont monté The Golden Age: une chorégraphie et un concept signé par la directrice de l’école, interprété par les danseurs de Scream Danse Project dans quelques lieux de Montréal. «C’était important de rester connecté, ensemble, la famille de la danse.» La vidéo a été vue plus de 1100 fois sur YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=0NDYDcj6x28 Une expérience qui donne des munitions, en cas de deuxième vague. «Si on reconfine: des cours sur Zoom et un show sur vidéo», résume-t-elle. L’engouement pour les cours et vidéos ont aussi montré l’attachement des élèves et des professeurs à l’école de danse. «J’ai réalisé que l’école était plus importante que je pensais, pour plusieurs», s’émeut Mme Billing. Une mission à poursuivre Lynsey Billing s’est longtemps d’abord et avant tout considérée comme une chorégraphe et une danseuse, moins comme une entrepreneure. Malgré son parcours depuis plusieurs années. «C’était en moi, constate-t-elle. Je vois le travail d’une directrice d’école, et je trouve ça enrichissant et valorisant.» Ouvrir un studio sur la Rive-Sud, où elle habite, est une façon pour elle de poursuivre sa mission, pandémie ou non. «De motiver d’autres gens, sans jugement… Si je peux booster leur confiance! C’est mon but dans la vie: les aider à se sentir bien dans leur corps. Et si je dois travailler comme une folle pour y arriver, je vais le faire!»