Chroniques
Opinion

Offensive aérienne sur Longueuil

le mardi 30 avril 2019
Modifié à 6 h 34 min le 30 avril 2019
Depuis des mois, semaine après semaine, nous assistons à une offensive médiatique sur les bienfaits du développement aéroportuaire. On nous vante la prospérité extraordinaire de notre ville grâce à tout ce qui touche le développement de la zone aéroportuaire.  Nous serons bientôt «la» ville par excellence! Mais peut-être devrions-nous être plus modestes; nous deviendrons plutôt, au rythme où vont les choses, une deuxième ville Saint-Laurent, une deuxième Dorval! À noter, l’aéroport se nomme maintenant Aéroport Montréal–Saint-Hubert–Longueuil. S’il fallait enlever le mot aéroport, on parlerait d’annexion! Tout est formidable dans l’agrandissement et la mise à niveau des pistes, dans la construction de l’aérogare, dans le rapatriement des vols intérieurs du Québec, incluant le grand Nord. Quant aux vols le long de la frontière américaine, nous déroulerons le tapis, le tarmac rouge, aux compagnies qui voudront bien exploiter notre air. Ne soyons pas complexés, envolons-nous vers l’international! Industries connexes, écoles de pilotage, école d’aéronautique, élus municipaux, sauf exception, carburent au kérosène! Tout est parfait! La prospérité! Trémolo sur l’affaiblissement démocratique consenti à DASH-L, une seule élue au C.A., silence total sur la pollution de l’air provoquée par le moyen de transport le plus pollueur au monde! À notre modeste aéroport, selon Statistiques Canada, il y a eu 8036 mouvements itinérants et locaux pour le mois de décembre 2018, soit 267 mouvements quotidiens en moyenne, mouvements qui ont saupoudré leurs gaz nocifs au-dessus de nos quartiers, pas seulement près de l’aéroport, et ont bercé nos oreilles de leurs vrombissements. Qu’en sera-t-il quand nous accueillerons de nouveaux transporteurs, de nouveaux appareils? Les récents déboires des Boeing 737 Max pourraient nous inciter minimalement à la prudence. À vouloir miser sur un développement à la vitesse du «mur du son», on risque d’oublier les principes de prudence et de précaution. J’invite nos responsables politiques, en ont-ils encore le pouvoir, à instaurer un moratoire sur les vols et le développement tous azimuts de l’aéroport jusqu’à ce que soit démontré que ce développement n’a pas d’impacts négatifs sur la santé des résidents à court et long termes. Des études, des preuves, des faits s’il-vous-plait! À l’heure des changements climatiques, à l’heure des décisions courageuses qui ne sont ni trompe-l’œil, ni camouflage, ni marche-escargot, ni théâtre politique, gardons les pieds sur terre et misons sur un développement responsable, durable et sain. Innovons, créons et refusons une vieille économie qui relègue l’humain et son mieux-être en deuxième place. À quand l’avion écologique? Jacques Morin Citoyen de Longueuil