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Offrir répit, réconfort et empathie aux aînés et proches aidants anglophones

le jeudi 11 mars 2021
Modifié à 8 h 23 min le 12 mars 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Que ce soit au centre de jour ou à domicile, c’est la compassion qui guide les actions du centre Répit Aînés Montérégie, organisme de l’arr. de Greenfield Park intervenant auprès des aînés et des proches aidants, tout particulièrement auprès des anglophones. Un service unique sur la Rive-Sud. Une équipe de récréologues, éducateurs spécialisés, stagiaires du milieu de la santé et infirmières praticiennes veillent aux petits soins et au divertissement des participants. Les services s’adressent aux «aînés qui ont besoin d’activités et de stimulation, et à ceux qui prennent soin d’eux, les proches aidants, qui sont fatigués, qui ont besoin de répit», explique Gerry Carey, bénévole depuis six ans au sein de l’organisme. Lors d’une courte visite du journal, des participants effectuaient un bricolage aux couleurs de la Saint-Patrick. Diverses activités leur sont quotidiennement proposées. Avant la pandémie, des exercices physiques s’ajoutaient à la programmation. Des invités peuvent parfois venir faire une présentation musicale ou dansée. Après une fermeture de trois mois de mars à juin 2020, le centre a été en opération trois, puis quatre jours par semaine. «Je recevais des appels de proches aidants. Les invités qui avaient l’habitude de venir au Centre, ils ne recevaient plus de stimulation cognitive, ils déclinaient plus rapidement, dormaient peu…», explique la directrice générale Franca Sparapani. À domicile [caption id="attachment_109355" align="alignright" width="413"] La directrice Franca Sparapani et un participant[/caption] Franca Sparapani l’avoue d’emblée : elle était au départ peu emballée à l’idée de se lancer dans l’aide à domicile, notamment en raison des difficultés d’embauche. Mais les témoignages et demandes de proches aidants qui fréquentaient le centre de jour ont fini par la convaincre. «Je ne peux pas dire non», justifie-t-elle, avec le sourire. Les services offerts vont au-delà d’accompagner un aîné pour la douche ou pour faire sa toilette, par exemple. Les proches aidants sont invités à remplir un questionnaire pour identifier certaines informations sur la personne qui recevra l’aide. «On veut connaître leur ancien emploi, s’ils aiment dessiner, chanter…», illustre Mme Sparapani. Ce qu’ils veulent offrir, c’est du temps de qualité. «Certains veulent que l’on fasse le lavage et la vaisselle, mais d’autres nous disent : Non, je veux que vous passiez du temps avec ma femme ou mon mari.» Dans cette optique, Mme Sparapani avoue être particulièrement exigeante au moment de recruter des membres de l’équipe.

«Ça prend de l’empathie et de la compassion. Tu dois avoir un esprit d’excellence. Ça n’a rien d’un emploi ordinaire. Ces gens sont incroyables, ils ont tous une histoire et méritent le plus grand des respects et de la dignité.» - Franca Sparapani
Le bienfondé de ces services est encore plus tangible depuis la pandémie. Les aînés étant plus craintifs de sortir de la maison, le nombre de demandes a augmenté. En activité depuis 2014, Répit Aînés Montérégie est devenu un organisme à but non lucratif en 2019. Il a aussi récemment commencé à offrir des services dans des résidences privées pour aînés, notamment pour visiter un ancien participant du centre de jour, et souhaite aller dans les CHSLD. En anglais [caption id="attachment_109354" align="alignleft" width="417"] Gerry Carey est bénévole depuis six ans au centre Répit Aînés Montérégie.[/caption] Répit Aînés Montérégie est parmi les seuls organismes – sinon le seul – à offrir ce type de services en anglais sur la Rive-Sud. Le CLSC leur réfère les proches aidants anglophones qui ont besoin de répit. Des résidents de Candiac, Saint-Constant, Saint-Bruno-de-Montarville ou encore de Châteauguay font partie des habitués. Ces services en anglais répondent à un réel besoin, constate Mme Sparapani. Le centre de jour est d’ailleurs doté d’un Travis Touch Go, un outil permettant de traduire des phrases dans 105 langues. «Avec la démence, certains perdent leur deuxième langue, mentionne Gerry Carey. Avec cet outil, on peut leur parler un peu. Ce n’est pas juste le niveau anglophone qui va manquer, mais aussi pour les allophones. Ça s’en vient.»