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Omnium Marie-José Champagne : en mémoire d'une femme inspirante
le mardi 23 avril 2019
Modifié à 9 h 41 min le 23 avril 2019

INITIATIVE. Marie-José Champagne est décédée d’un accident vasculaire cérébral (AVC) majeur le 30 mai 2012. Un an plus tard, son conjoint et trois de ses amis ont mis sur pied un Omnium en son honneur. En 6 ans, l’événement a récolté 405 000$ au profit du Service de neurologie de l’hôpital Charles-Le Moyne.
Marie-José Champagne avait 41 ans lorsqu’elle a été victime d’un AVC en pleine séance de spinning.
«C’est arrivé le lundi soir. Le mercredi après-midi, elle était dans le coma et je savais qu’elle ne reviendrait pas…» lance d’un souffle le conjoint de Marie-José, Pierre-Alexandre Brodeur, émotif.
Solide amitié
Marie-José et ses bonnes amies Katerine Thériault, Bianca Fontaine et Sophie Lavoie, des collègues de travail chez Bombardier, avaient l’habitude de se réunir minimum trois à quatre fois par année.
«On se planifiait toujours un projet ensemble, se souvient Bianca Fontaine. Mais là, il en manquait une… On a voulu faire quelque chose pour se garder ensemble.»
C’est six mois après le décès de Marie-José qu’est venue l’idée de mettre sur pied un tournoi de golf; un sport que Marie-José pratiquait et adorait. Les trois femmes ont proposé le tout à Pierre-Alexandre, qui n’a pu refuser.
«Ça allait de soi», lance-t-il simplement.
«On voulait faire quelque chose qui allait réunir la famille, les anciens collègues…» explique Katerine Thériault.
Et les dons amassés iraient à la Fondation de l’hôpital Charles-LeMoyne, afin de munir le Service de neurologie d’appareils qui aideraient les patients, particulièrement ceux victimes d’AVC.
«C’était logique pour nous de donner où elle avait eu des soins, pour aider les suivants», souligne Bianca Fontaine.
L’Omnium Marie-José Champagne est devenu un «anniversaire triste transformé en positif», note M. Brodeur.
Le jour de l’événement, en moyenne 130 personnes sont présentes pour le tournoi et 200 pour le souper. L’Omnium attire tant la famille, les amis que des membres du Service de neurologie et d’autres participants.
Du concret
Chaque année, avant de se lancer dans l’organisation de l’événement, Pierre-Alexandre, Katerine, Bianca, Sophie et Réjean – un ami d’école de Marie-José qui s’est joint au comité organisateur lors de la deuxième année – demandent au Dr Jean-Martin Boulanger ce que l’Hôpital compte faire avec l’argent recueilli. Ils veulent du concret, du tangible.
La première édition, «très émotive», avait connu un succès monstre, alors que 50 000$ avaient été amassés. Et le montant n’a cessé d’augmenter au fil des années. À ce jour, 405 000$ ont été recueillis et ont permis au Service de neurologie de se doter d’appareils neufs et à la fine pointe de la technologie.
Le tournoi compte chaque année sur un président d’honneur. En 2017, c’était l’animatrice de radio et de télévision Josée Boudreault, qui a été victime d’un AVC en 2016. Cette année, ce sera la présidente et chef de la direction de ROY Julie Roy.
«On essaie d’avoir une femme en affaires, un peu à l’image de Marie-Josée, qui était avocate, indique M. Brodeur. Elle avait un poste important dans une grosse entreprise. C’était une étoile montante chez Bombardier…»
«Le tournoi, c’est une histoire d’amour. Chacun a sa raison d’y être. L’atmosphère est spéciale.»Inspirante, positive et humble Pierre-Alexandre a connu Marie-Josée en 1re secondaire, au collège Trinité, à Saint-Bruno-de-Montarville. Un amour de jeunesse qui est finalement devenu bien plus. Ils ont eu deux enfants, Anne-Frédérique et Laurence-Emanuelle, qui ont aujourd’hui 19 et 15 ans. «Oui, c’était mon épouse, mais c’était aussi une mère très dévouée, extraordinaire, dit M. Brodeur, émotif. On avait le projet d’avoir un troisième enfant. Ce n’est jamais arrivé… C’était un peu mère Teresa. On travaillait beaucoup tous les deux. Le travail, les enfants, le MBA… Elle voulait être famille d’accueil…» Le décès de Marie-José a laissé tous ses proches sous le choc. «Marie-Josée ne buvait pas, elle s’entraînait… dit Bianca Fontaine. C’était quelqu’un qui était en parfaite forme physique.» Aujourd’hui, ils ne gardent que de bons souvenirs de la femme «inspirante» qu’elle était. «C’était quelqu’un qui excellait énormément, mais qui n’allait pas s’en vanter», indique Mme Fontaine. «Elle était très positive, renchérit Katerine Thériault. Chaque fois qu’on arrivait avec un problème, elle nous écoutait. Quand elle répondait, c’était toujours réfléchi et positif.» Que penserait Marie-José de cet événement tenu en sa mémoire? Elle «aurait fait la même chose», affirment ses proches unanimement. «C’était elle qui faisait la colle dans notre groupe, souligne Mme Thériault. Elle s’assurait qu’on se voit régulièrement.» En quelque sorte, elle s’en assure encore aujourd’hui. 405 000$ pour Le chef du Service de neurologie de l’hôpital Charles-LeMoyne Jean-Martin Boulanger est l’un des médecins qui a soigné Marie-José à la suite de son AVC. Présent année après année au tournoi de golf, il a accepté de faire un bilan des équipements achetés grâce aux six éditions de l’Omnium Marie-José Champagne.
- Un appareil d’échographie à ultrasons, qui «sert à faire des injections de toxine botulinique. En bon français, des injections de botox, explique le Dr Boulanger. Pas pour les rides, mais pour les gens qui ont fait un AVC et qui ont développé, par exemple, la spasticité ou la raideur. Grâce à la machine, on peut injecter aux bons endroits.»
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Dr Jean-Martin Boulanger[/caption]
- Plusieurs appareils portables de surveillance cardiaque.
- Un appareil de surveillance électroencéphalographique (EEG). «Cette machine est faite spécifiquement pour les gens aux soins intensifs, qui sont dans le coma ou très somnolents et dont on ne trouve pas la cause, fait savoir le neurologue. Elle permet d’enregistrer l’activité électrique très longtemps, parfois pendant plusieurs jours en ligne.»
- Un appareil d’électromyographie spécialisé (EMG) pour «faire des tests pour les maladies de nerfs et de muscles».
- Le logiciel iRapid. «C’est un logiciel qui permet d’identifier les patients qui peuvent avoir un traitement qu’on appelle la thrombectomie, souligne le Dr Boulanger. C’est un traitement où on va enlever le caillot directement avec un cathéter. Normalement, on n’a pas beaucoup de temps pour le faire, mais grâce au logiciel, on peut étirer ça jusqu’à 24h.»