Opinion
Tribune libre

Opinion - Rentrée scolaire: Oui, nous sommes inquiets

le lundi 31 août 2020
Modifié à 17 h 52 min le 28 août 2020

Ma fille commence sa sixième année à l’École Internationale du Vieux-Longueuil.  Oui, on est inquiets. Le plan de l'Ontario fait beaucoup plus de sens que celui du ministre Roberge: pour commencer, le retour présentiel en classe n'est pas obligatoire, et les écoles offriront l'enseignement à distance pour ceux qui le souhaitent. Ainsi, ils pensent pouvoir faire de groupes réduits où la distance sociale sera davantage possible. Et le port du masque sera obligatoire en classe à partir de la 4e année. Ce que je questionne le plus dans le plan du ministre : -les bulles classes sans distance sociale minimale; -que le masque ne soit pas exigé à l'intérieur des classes. Même une visière obligatoire serait mieux que rien. Je rappelle que le masque est obligatoire dans les lieux intérieurs publics au Québec; - puisque l'enseignement à distance n’est pas offert à tous, son plan coince les parents entre le retour à l'école dans des conditions plus que questionnables, ou désinscrire l'enfant de l'école et faire l'enseignement à la maison; -le gouvernement ne devrait pas se substituer aux parents dans des décisions qui pourraient avoir un impact sur la santé des familles, et ce, peu importe le niveau de risque, dans un contexte de pandémie. -le manque d'information sur l’entretien des systèmes de ventilation des écoles, vétustes dans la plupart de cas. J'aimerais bien poser cette question au ministre Roberge: si on lui disait qu'à partir de septembre il devra travailler dans un bureau à aire ouverte, sans distance sociale et sans masque, 25 collègues ensemble dans de bureaux presque collés, de 9 à 16h, en justifiant ça parce que «la plupart du temps il n'y a pas de contagion» : rentrerait-il travailler? Je parie que non. Eh bien, c'est ça qu'il impose à nos enfants. C'est inacceptable. D'habitude, ma fille prenait le transport scolaire et elle y a droit encore. Toutefois j’organiserai mes horaires pour pouvoir assurer le transport moi-même. Déjà le service était très mauvais, des trajets trop longs et des autobus bondés, surchauffés, des chauffeurs mal préparés ou carrément incompétents: je vais m’arranger pour qu'elle ne subisse pas ça cette année. Voilà. Je suis inquiète, et j'ai des raisons de l'être. Gabriela Moulouhi