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Opposés aux travaux sur leur rue, les résidents de Maupassant ont gain de cause

le jeudi 15 juillet 2021
Modifié à 0 h 00 min le 16 juillet 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

L’avenue Maupassant compte une soixantaine de maisons. (Photo : Le Courrier du Sud – Geneviève Michaud)

C’est avec soulagement que les résidents de l’avenue Maupassant, à Brossard, ont pris connaissance d’une publication Facebook de leur mairesse, le 5 juillet. Après maintes démarches pour signaler leur opposition aux travaux prévus cet été sur leur rue, voilà que Doreen Assaad leur annonçait qu’elle mettait un frein au dossier.

«On a été écoutés!» se réjouit d’entrée de jeu Caroline Kilsdonk, en entrevue au Courrier du Sud.

«C’est beau, les grands projets, mais la consultation avec les citoyens concernés est essentielle; c’est là ou le bât a blessé dans ce dossier», ajoute-t-elle.

Pétition

Les résidents de l’avenue Maupassant ont eu vent pour la première fois des travaux prévus lorsque la Ville a distribué un avis à cet effet dans leur boîte aux lettres et un appel de la conseillère Sylvie DesGroseilliers le 16 février.

Majoritairement opposés aux travaux, les citoyens se sont rapidement mobilisés et ont transmis une pétition à la Ville le 5 mars. Signée par près de 90% des résidents de l’avenue, la pétition était accompagnée de diverses propositions.

Ont suivi une réunion d’information virtuelle le 31 mars, un mandat donné par la Ville à Ruesécure pour une analyse du projet le 14 avril, la remise du rapport de la firme le 16 juin puis une nouvelle rencontre d’information, cette fois en présentiel, le 28 juin.

Des démarches qui n’ont pu satisfaire les citoyens, qui s’opposaient toujours à certains éléments majeurs du projet de réfection.

C’est pourquoi la mairesse a finalement choisi de retirer le point à cet effet prévu à l’ordre du jour de l’assemblée du conseil municipal du 6 juillet.

«L’aménagement de l’avenue Maupassant était avec les meilleures intentions, écrivait-elle la veille sur Facebook. Cependant, la volonté et les préoccupations des citoyens priment et je tiens à les rassurer que jamais, en tant de mairesse, je pousserai un dossier qui ne fait pas le bonheur de la majorité de la population visée.»

(Photo : Le Courrier du Sud - Geneviève Michaud)

Trottoir et piste cyclable

Selon un rapport d’auscultation des chaussées réalisé en 2020, l’avenue Maupassant, construite en 1974, se trouve en mauvais état.

La Direction du génie de la Ville précise, dans un document daté de février 2021, que la conduite d’aqueduc doit être remplacée, étant désuète et ayant un historique de bris très élevé. Le document note également plusieurs déficiences fonctionnelles et le mauvais état de plusieurs sections de l’égout sanitaire.

Souhaitant profiter de ces travaux d’infrastructures pour revamper l’avenue, la Ville y prévoyait donc entre autres une reconfiguration ainsi que l’ajout d’un trottoir et d’une voie cyclable, afin d’encourager les transports actifs.

Ce sont ces ajouts qui n’ont pas plu aux résidents, tout d’abord parce qu’ils les jugeaient superflus et ensuite parce qu’ils auraient empiété sur les terrains et les espaces de stationnement.

«Je souscris totalement à l’idée du transport actif – ça fait 25 ans que je marche 7 ou 8 km par jour et mes 4 enfants ont toujours marché pour se rendre à l’école –, mais je ne crois pas que ces travaux étaient nécessaires pour le passage quotidien de quelques personnes qui se sentent déjà en sécurité», soutient Caroline Kilsdonk.

En effet, selon la résidente, si certaines autos passent un peu trop vite et que l’arrêt obligatoire n’est pas toujours respecté, de façon générale, les citoyens se sentent en sécurité de circuler à pied ou à vélo sur la rue.

«Même si on souscrit aux principes, était-ce vraiment nécessaire?» demande-t-elle.

L’empiètement sur les terrains aurait également dénaturé le quartier, selon les citoyens.

«Toutes les maisons affectées ont de beaux arbres matures en façade, rappelle Mme Kilsdonk. La Ville aurait ainsi détruit de l’espace vert qui ne contribue actuellement pas aux îlots de chaleur.»

Retour à la planche à dessin

Pour l’instant, La Ville n’a pas de plan B pour les travaux à mener sur l’avenue Maupassant.
«La programmation d’un projet différent (ou non) sera étudiée lors de l’établissement du Programme triennal d’immobilisations (PTI) 2022-2024 avec les élus», précise le directeur des communications Alain Gauthier.