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Société

Des organismes dressent le portrait de la situation des réfugiés et migrants sur la Rive-Sud

le mardi 31 octobre 2017
Modifié à 11 h 47 min le 31 octobre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

SOCIÉTÉ. «Avant d’arriver ici, c’était vraiment difficile. En Syrie, c’est la guerre. Au Québec, je me trouve dans une nouvelle communauté, un nouveau monde, une nouvelle famille. J’aime vraiment le Québec.» Marcel Alhanout, âgé de 19 ans, est arrivé au Québec avec sa famille en février. Depuis, il apprend le français au cégep Édouard-Montpetit. «J’étudie le français tous les jours. J’espère pouvoir le parler parfaitement», a-t-il indiqué, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM), le 25 octobre. Lors de cette rencontre, les Sœurs ont rappelé la prise de position collective de la congrégation sur les personnes migrantes et réfugiées. Elles ont profité de l’occasion pour dresser un portrait de la situation sur la Rive-Sud. Un moyen aussi de sensibiliser la population. La congrégation a  été impliquée dans le parrainage de trois familles, dont deux sur la Rive-Sud. L’animatrice provinciale des SNJM, Sœur Denise Riel, rappelle que cette volonté d’accueil ne date pas d’hier, alors que la fondatrice de la congrégation, Sr Marie-Rose Durocher, avait dès les débuts accueilli trois jeunes rescapés irlandais. [caption id="attachment_41652" align="alignnone" width="521"] Marcel Alhanout[/caption] Marcel Alhanout a admis que c’est la gentillesse des gens autour de lui qui l’a le plus marqué, dans la communauté qui l’a accueilli. Des gens comme Jacques Morin, qui est coordonnateur du comité de parrainage Chemins d’accueil de Longueuil, mis sur pied par les SNJM. La famille de Marcel est la deuxième famille de réfugiés syriens que le comité Chemins d’accueil a parrainée. Générosité et malchance Jacques Morin a raconté toutes les démarches ayant mené à leur arrivée. Le 17 février, le comité accueillait la famille à l’aéroport, en compagnie de la première famille parrainée, qui est au Québec depuis mai 2016. Après les formulaires remplis et les nombreuses démarches pour soutenir cette famille, un incendie a détruit leur logement, le 17 septembre. Avec beaucoup d’émotions, M. Morin a fait part de la grande générosité citoyenne en réponse à ce drame. Les parents d’enfants fréquentant le même CPE que la petite fille de la famille ont amené nourriture, vêtements et autres articles. Une vague de générosité si grande qu’il a fallu demander d’arrêter d’apporter ces dons. En un an, la «famille est devenue autonome. Le mari a trouvé un emploi alors que sa conjointe poursuit sa formation en français et ses études pour entreprendre une nouvelle carrière», a témoigné M. Morin. Effort de toute la société Dans le cas de ces deux familles, il s’agit d’un parrainage mixte, le comité de parrainage comptant sur le soutien financier et matériel du Diocèse. Jacques Morin explique que les personnes qui acceptent de parrainer des réfugiés doivent subvenir aux besoins d’une famille pendant un an, défrayer pour tout ce dont ils ont besoin pour vivre convenablement. «Nous faisons la recherche de logements, les démarches pour la francisation, l’inscription à l’école, à la garderie, tout», énumère-t-il. «Le parrainage, autant public que privé, c’est un effort de toute la société québécoise pour bien accueillir et intégrer», résume M. Morin.   Soutien d’organismes À la Maison internationale de la Rive-Sud, environ 3000 nouveaux arrivants sont desservis chaque année. De juillet 2016 à juin 2017, 179 réfugiés de toutes provenances y ont été accueillis. Il s’agit du seul organisme de la Rive-Sud qui reçoit les réfugiés parrainés par l’État. «Selon leur histoire et parcours, il est difficile pour ces personnes réfugiées de devenir autonomes et indépendantes dans un délai d’un an, fait valoir la coordonnatrice des services à l’accueil et l’établissement, Nasrin Neda. Développer des compétences linguistiques et comprendre les us et coutumes de la société ne sont pas choses faciles.» L’organisme poursuit son aide auprès de ces familles au-delà des 12 mois d’aide gouvernementale. Du côté du Carrefour Le Moutier, l’organisme accueille des personnes ayant des statuts d’immigrants variés. Avec l'arrivée en grand nombre des personnes traversant la frontière pour obtenir la protection du Canada, l'organisme a offert son soutien à plus de 400 demandeurs d'asile, dont 111 familles, auprès de ceux qui ont été hébergés au site de Boucherville, entre août et la mi-septembre. «Nous avons principalement soutenu ces personnes dans leurs démarches de logement, de ressources matérielles, de dépannages alimentaires, de demande de permis de travail et d’inscriptions à l’école», a témoigné la chargée de projet pour les demandeurs d’asile, Amalia Suarez. L’organisme poursuit aussi son travail auprès de ces familles après la fermeture du site.

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