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Parc du Limousin: règlement retiré, référendum annulé

le lundi 22 octobre 2018
Modifié à 12 h 05 min le 24 novembre 2022
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

DOSSIER. Le règlement qui était censé faire l’objet d’un référendum dans le dossier du parc du Limousin a été retiré lors de la séance du conseil municipal de Saint-Lambert, le 15 octobre. Mais le maire Pierre Brodeur entend bien recommencer le processus et mener à bien le projet.

«Dans le délai que nous avons, il faut reporter notre volonté de faire un référendum, a dit le maire, en entrevue avec Le Courrier du Sud. Dans les faits, par la loi, nous étions tenus de faire un référendum dans un très court temps. Il aurait fallu le faire le mois prochain.»

Rappelons qu’un registre avait été ouvert le 9 octobre; 338 personnes habiles à voter y avaient apposé leur signature, s’opposant donc à l’échange de terrains entre Saint-Lambert et COGIR. Le maire avait alors confirmé qu’il y aurait un scrutin référendaire.

La Ville n’abandonne pas

La Ville de Saint-Lambert recommence donc le processus; elle devra soumettre et adopter un nouveau règlement. Et le maire entend «mieux communiquer ce beau projet qui nous tient à coeur».

«Comme je l’ai dit à la séance, le conseil se réunira pour revoir sa façon de communiquer l’information, affirme-t-il. Ç’a manqué. J’ai fait du porte-à-porte. Et j’ai trouvé blessant, honnêtement, que les gens viennent au micro et disent “Vous n’avez pas d’affaires, monsieur le maire, à faire du porte-à-porte”. [Pour] eux, tout est permis. Mais voir si on peut empêcher et critiquer un maire de faire du porte-à-porte! C’est le meilleur moyen de prendre contact avec les gens!» Brodeur entend donc se «donner du temps» pour présenter le projet aux citoyens et, par la suite, proposer un nouveau règlement.

«S’il faut rencontrer et convoquer les résidents des deux secteurs concernés, rue par rue, dans des séances d’information, on va le faire. On va reprendre le processus, et on le dit toujours: l’intention de la Ville est de réaliser ce projet. S’il faut aller au référendum, on va y aller. Mais on se donne du temps pour s’ajuster aux commentaires reçus lors du porte-à-porte.» Au même titre qu’avec le dernier règlement, il pourrait y avoir un registre ouvert à nouveau, ce qui pourrait encore mener à un éventuel référendum.

Séance mouvementée

Le maire est d’ailleurs revenu sur la séance du conseil municipal du 15 octobre, où plusieurs citoyens ont de nouveau exprimé leur désaccord avec le projet lors des périodes de questions. «J’ai regardé ça sous tous les angles; il y a des gens que je ne réussirai jamais à convaincre», croit-il. Le maire déplore d’ailleurs le manque d’écoute des citoyens contestataires.

«Ce n’est pas édifiant de faire un spectacle comme ça à l’assemblée du conseil. Je dis aux gens: "venez me rencontrer". Ils disent: "non, on est ici pour parler". Parfait, donc quand on vous appelle, êtes-vous capable de retourner vos appels téléphoniques? Si le maire de Saint-Lambert ne retournait pas les appels téléphoniques de ces gens, ils appelleraient à la Ville pour dire qu’il n’est pas à la hauteur. Donc sur le plan du code d’éthique, on n’a pas à se gêner.» Il a par ailleurs mentionné à quelques reprises le Journal de Saint-Lambert qui, selon lui, véhicule de la désinformation.

«Le journal local n’aide vraiment pas. Quand vous avez un journal local qui dit que la Ville vend le parc, c’est faux; que la Ville vend le terrain, c’est faux; que le parc va disparaître, c’est faux», lance-t-il.

«Ce sont 300 arbres qu’on s’apprête à planter dans le parc du Limousin. Est-ce que quelqu’un va le dire un moment donné? Est-ce que les gens vont dire que la Ville consulte les citoyens sur ce qu’ils veulent dans ce parc? Les commentaires sont tellement négatifs. Et regardez les porteurs du dossier; ce sont des gens qui vont toujours contester la Ville. Je ne vais pas en politique pour plaire à tout le monde, il faut s’attendre à de la critique. Lorsqu’elle est justifiée, c’est parfait, mais là, c’est exagéré.»

«Reculer pour mieux avancer, c’est ce qu’on doit se dire», conclut-il.