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Parc St. Mark : le prix de vente réduit de 100 000$ en raison des travaux nécessaires

le jeudi 07 novembre 2019
Modifié à 15 h 21 min le 08 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Un conseil municipal divisé a accepté une réduction de 100 000$ du prix de vente du terrain du parc St. Mark et de ses bâtiments patrimoniaux. Cette réduction est proposée à la lumière des inspections préliminaires des bâtiments, qui requerront d’importantes rénovations. L’opposition s’inquiète que les travaux soient plus imposants que ce que laissent croire les inspections préliminaires. Rappelons que Longueuil a accepté en août une promesse de vente du parc St. Mark, incluant l’église et la salle paroissiale, au coût de 1,325 M$ (1,43 M$, incluant notamment la réalisation d’études). Le tout était conditionnel à une vérification diligente. La modification du prix de vente de l’ordre de 100 000$ a été acceptée par 9 élus contre 4, en séance extraordinaire du conseil, le 7 novembre. Les élus de Longueuil Citoyen Xavier Léger, Michel Lanctôt, Benoît L’Écuyer et l’indépendante Colette Éthier ont voté contre. Selon l’étude préliminaire des bâtiments effectuée en 2016, les travaux de réfection à apporter à l’église (datant de 1842) et à la salle paroissiale se chiffraient à 416 000$. Les inspections technique et architecturale réalisées dans le cadre de la récente vérification diligente évaluent plutôt à 754 000$ la remise en état des bâtiments. Cette somme exclut les contingences, les frais administratifs, les profits et les taxes. Des travaux extérieurs (mur de fondation, revêtement extérieur, toiture), des travaux intérieurs (plafond, plancher), la mise aux normes et des travaux d’ingénierie devront être effectués. «Certains travaux devront être faits de façon urgente pour sécuriser les bâtiments (consolidation de la maçonnerie des façades et du clocher de l’église)», peut-on lire dans le sommaire décisionnel. Des «surprises» à venir Aux yeux de l’opposition officielle, cette réduction de 100 000$ est clairement insuffisante en regard du coût réel des travaux qui s’imposeront pour redorer ces bâtiments patrimoniaux. Seulement en ajoutant les frais de contingence, frais d'administration, profit et taxes aux 754 000$ estimés, la facture grimpe aux environs de 1,2 M$. «La Ville devra donc quand même débourser 1,2 M$ de plus pour l’entretien des bâtiments, et ça, c’est en restant conservateur, a avancé le président d'arr. du Vieux-Longueuil Benoît L’Écuyer. Car les coûts de certains travaux qui se trouvent dans le rapport technique ne sont pas inclus. Rendu là, j’en oublie qu’on économise 100 000$ sur le prix de vente.» M. L’Écuyer se dit également inquiet de ce que n’ont pu révéler ces inspections préliminaires et sommaires, uniquement visuelles, et de ce qui ressortira par la suite des études approfondies, nécessaires pour «avoir un portrait complet». Le chef de l’opposition officielle Xavier Léger se dit quant à lui en faveur de la protection du patrimoine, «mais pas à n’importe quel prix». Il a d'ailleurs demandé que soient rendus publics les rapports d'expertise, avant que l'acte de vente ne soit signé. «Le compteur des travaux commence officiellement à 754 000$, mais la vérité, c’est qu’on n’a aucune idée où il va s’arrêter. Surtout qu’on n'a toujours aucun plan d’affaires ni intention définis pour l’usage des bâtiments.» «La vraie question qu’on doit se poser, poursuit-il, c’est souhaitons-nous toujours faire l’acquisition de l’église et de la salle paroissiale en assumant seul les risques? Pour moi, poser la question, c’est y répondre.» Il s’est demandé s’il était responsable d’engager la Ville dans une telle entreprise sans plan d’affaires et perspectives de revenus de taxes. Il croit que la Ville devrait revoir sa stratégie afin d’impliquer des partenaires privés ou institutionnels dans le projet. Rappelons que le Groupe Phaneuf avait soumis un projet de salle de spectacles pour l’église. La conseillère indépendante Colette Éthier a expliqué son opposition notamment en raison du manque d’informations qu’avaient en main les élus pour prendre cette décision, en plus du caractère «imprévisible» des investissements futurs. Pas de «retour en arrière» La mairesse Sylvie Parent a rappelé que seul Benoît L’Écuyer s’était opposé, en août, à l’acquisition du parc St. Mark. Le programme triennal d’immobilisations, adopté à l’unanimité, chiffrait à 2,4 M$ l’achat et la rénovation de l’ensemble patrimonial St. Mark, a-t-elle aussi soulevé. «Le patrimoine, ça m’inquiète, ça me touche, c’est notre histoire. Pour moi, c’est la décision que l’on doit prendre, a-t-elle soutenu durant la séance. Je ne reviendrai pas en arrière, ni sur mes engagements en termes de patrimoine. Pour les citoyens, ce parc est un joyau, un lieu de rassemblement, il n’est pas question de mettre ce lieu en péril.» Le conseiller Éric Beaulieu a aussi voulu mettre en perspective le montant de 754 000$ que devra débourser la Ville pour les travaux. En tenant compte du montant de 416 000$ déjà connu des élus et de la réduction de 100 000$, la hausse de prix est plutôt de l’ordre de 200 000$. Il a soutenu que la Ville, et donc le domaine public, est la mieux placée pour préserver le patrimoine. «Ce qu’on dit aujourd’hui c’est que toute une communauté s’occupera du patrimoine, que l’on met au bénéfice de la population. On assure sa pérennité.» D’autres conseillers se sont aussi prononcés en faveur de la préservation de ces bâtiments patrimoniaux. «Imaginez-vous la valeur de ce terrain, sur la rue Saint-Charles, a lancé le conseiller Jacques Lemire. On parle de, disons 200 000$ de plus, pour garder ce patrimoine. C’est inconcevable que la Ville n’acquiert pas ce terrain.»