Actualités
Éducation
COVID-19

Pas d'examens du ministère pour les élèves du secondaire et un premier bulletin qui comptera pour moins

le vendredi 08 janvier 2021
Modifié à 12 h 47 min le 08 janvier 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Parmi les mesures spécifiques annoncées pour le milieu scolaire par le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge vendredi, on retrouve l'annulation des évaluations ministérielles de fin d'année pour les élèves du secondaire ainsi que la diminution de la pondération pour le premier bulletin, dont le dépôt pourra être reporté au 5 février. Soulignant que le Québec avait connu un «automne réussi sur le plan académique», avec le respect de la fréquentation scolaire obligatoire et 98% des classes qui sont restées ouvertes, le ministre de l'Éducation a présenté les différentes mesures qui permettront de garder les écoles de la province ouvertes tout en réduisant la pression sur le réseau, les parents et les élèves. Ayant déjà remplacé les trois bulletins habituels par deux pour l'année scolaire 2020-2021, le ministère de l'Éducation en modifiera la pondération, diminuant celle du premier bulletin pour augmenter celle du second. La date limite du dépôt du premier bulletin, originalement fixée au 22 janvier, est également repoussée au 5 février, si nécessaire. «Je m'adresse aux élèves : si vous avez eu des bonnes notes malgré tout ce qui s'est passé cet automne, tant mieux, ce n'est pas perdu, ces bonnes-là vont rester, a lancé le ministre Roberge. Si vous avez eu de la difficulté, des retards et que vous êtes inquiets des notes qui s'en viennent dans ce premier bulletin, lâchez pas. En donnant une plus grande importance au second bulletin, on vous donne la chance de vous rattraper et de réussir votre année scolaire.» Afin de réduire la pression sur les élèves, le gouvernement annule par ailleurs la passation des examens ministériels. Un document sera distribué prochainement aux enseignants regroupant les savoirs essentiels que les élèves devront avoir appris et assimilés pour bien réussir leur année et, surtout, être prêts pour leur prochaine année scolaire. «On sera exigeant cette année, comme on l'est toujours, parce qu'on ne veut pas faire de nivellement par le bas, mais on doit aussi être bienveillant, a soutenu Jean-François Roberge. Conjuguer exigence et bienveillance, je pense que c'est à notre portée et c'est nécessaire cette année. On met en place des moyens exceptionnels parce qu'on vit une année exceptionnelle.» Tutorat, forums et application Le ministère de l'Éducation mettra par ailleurs en place sous peu des formules de tutorat pour venir en aide aux élèves en difficultés, qui seront ciblés par les enseignants. À travers la plateforme Répondez présent mise en place au printemps 2020, un appel sera lancé aux membres du personnel des centres de services scolaires, des retraités de l'enseignement et des étudiants du collégial et de l'université – particulièrement ceux visant une carrière dans le monde de l'éducation – afin de recruter des tuteurs.

«Les équipes-écoles font un travail formidable, mais tout ne peut pas reposer sur les épaules des enseignants et des parents. Il faut donner de l'aide à tout ce monde-là.»  

– Le ministre de l'Éducation Jean-François Roberge

Des forums de discussions en ligne seront également lancés prochainement pour aider les élèves qui ont besoin de soutien en-dehors des heures de classe. «Il ne faut pas oublier la santé mentale. Bien sûr, il y a la réussite scolaire et éducative, mais il y a l'état d'esprit de nos élèves», a rappelé le ministre Roberge. Une application sera de plus créée pour «briser l'isolement et aider nos jeunes à traverser cette période difficile». Cette application, qui permettra aux jeunes d'avoir accès à de nombreuses ressources ainsi qu'à des témoignages, des vidéos et du clavardage en direct, est selon le ministre le meilleur moyen de rejoindre les jeunes là où ils sont le plus souvent, soit sur leur téléphone intelligent. Le ministre a par ailleurs annoncé que dès la semaine prochaine, grâce aux 150 M$ débloqués par Québec au printemps dernier, tous les élèves du primaire et du secondaire du réseau public auront accès à une tablette ou à un ordinateur s'ils en ont besoin. Qualité de l'air dans les écoles Alors que l'enjeu de la ventilation et de la qualité de l'air dans les écoles a fait couler beaucoup d'encre dernièrement, Jean-François Roberge a tenu à faire le point sur la question. Le ministre a indiqué que le taux de CO2 de 330 écoles et 1369 classes a été mesuré à trois reprises à la fin de 2020. Selon lui, les résultats sont «assez encourageants et assez rassurants». Alors qu'au Québec, le règlement sur la santé et la sécurité précise qu'en milieu de travail, des taux de CO2 allant jusqu'à 5000 ppm (parties par million) peuvent être tolérés, le réseau scolaire exige des taux maximums de 1000 ppm. «L'échantillonnage qu'on a fait nous arrive avec un taux moyen de 804 ppm, donc 20% de mieux que la limite qu'on a, qui est déjà très exigeante», a affirmé le ministre. Ce n'est évidemment pas parfait, a souligné M. Roberge, qui a précisé qu'environ 3% des locaux testés présentent des problèmes et pour lesquels des mesures ont déjà été prises dès le mois de décembre ou le seront très prochainement, avant le retour des élèves en classe. «Si jamais on constate qu'il n'est pas possible de bien ventiler ces locaux, on va les utiliser pour autre chose et ils ne seront tout simplement plus utilisés comme des locaux de classe», a ajouté le ministre. À la suite d'une recommandation de la Santé publique, l'ensemble des écoles du Québec seront par ailleurs testées pour évaluer la qualité de leur ventilation. Au besoin, des mesures seront prises rapidement pour régler la situation. Afin d’améliorer la ventilation des locaux, le Dr Richard Massé, conseiller médical stratégique à la Direction générale de la santé publique, a quant à lui indiqué que les écoles étaient invitées à ouvrir les portes et les fenêtres des classes entre les cours, «même en hiver», et de laisser les portes ouvertes le plus possible. Il a par ailleurs souligné que le groupe d’experts qui a récemment fait le point sur la transmission de la COVID par ventilation ne recommande pas l’utilisation de purificateurs d’air dans les salles de classe, trop grandes et comptant beaucoup de personnes à la fois. Le dépistage encouragé Le Dr Massé a de plus encouragé les parents à faire dépister leur enfant dès l’apparition de symptômes d’apparence grippale. «Les mesures mises en place ont certainement contribué à ce qu’il n’y ait pas de transmission d’influenza au Québec actuellement, a-t-il souligné. Ainsi, nous recommandons que tous les enfants soient dépistés s’ils présentent des symptômes, sans attendre le fameux 24 heures. Et ils ne doivent évidemment pas se présenter à l’école.»