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Patrice Bernier n'avait jamais rien vécu de tel

le jeudi 06 août 2015
Modifié à 0 h 00 min le 06 août 2015

SOCCER. L'arrivée de la vedette ivoirienne Didier Drogba avec l'Impact de Montréal fait vibrer la communauté soccer comme jamais au Québec et le capitaine de l'Impact Patrice Bernier en est un témoin privilégié.

«C'est la première fois que je vois arriver une telle vedette planétaire dans une des équipes où j'ai joué, explique le Brossardois au Courrier du Sud. Même en Europe, je n'ai pas vécu pareil phénomène. Tout sport confondu nous avons rarement eu un sportif aussi connu à travers le monde. Il aura beaucoup d'impact sur le soccer chez nous, c'est certain.»

«Inimaginable avant»

Bernier constate toute la crédibilité qu'acquiert la Major League Soccer (MLS) à chaque année.

«Si on m'avait dit il y a quelques années qu'un jour je jouerais contre Thierry Henry, David Beckam et avec Marco Di Vaio, Allessandro Nesta et maintenant Didier Drogba, j'aurais dit "oublie ça, ça n'arrivera jamais, c'est inimaginable". Vraiment, la MLS attire de plus en plus de gros noms et il semble que ça ira en augmentant. Tant mieux.»

Au moment de l'entrevue, le capitaine se dirigeait vers son premier entraînement en compagnie du marqueur de 164 buts en 9 saisons avec le club anglais Chelsea FC. Bernier n'entend toutefois rien changer à sa façon d'être capitaine.

«C'est un rôle, un lien entre les joueurs et l'entraîneur, sans plus. Les joueurs se sont toujours exprimés, que ce soit une vedette comme Di Vaio, le gardien Bush ou le défenseur Ciman. Drogba aura une grande écoute avec tout son vécu. Son éthique de travail donnera le goût à tous les joueurs de se dépasser et viser plus haut. Le phénomène Drogba dépassera le soccer spectacle. Il est francophone, il unira les joueurs, les fans, les médias. Toute la communauté soccer en profitera.»

Dans les boutiques de sport aussi

Dans les boutiques de sport aussi, la folie Drogba est palpable. Chez Evangelista Sport, magasin spécialisé en soccer du boul. Taschereau, on s'organise.

«Environ 60% de notre chiffre d'affaires vient des ventes de souliers de soccer. Après, ce sont les maillots et la demande change rapidement, explique le gérant Emmanuel Lucia. Depuis une semaine, les clients veulent le maillot de l'Impact au nom de Drogba. Comme nous ne faisons pas de lettrage à Brossard, plusieurs l'achètent et le font lettrer à notre boutique de Montréal où ailleurs.»

Pour lui, les ventes de maillots de soccer diffèrent beaucoup du hockey. «Les Québécois ne sont pas encore des acheteurs de chandail d'équipe locale comme pour le Canadien au hockey. Ce sont des gros noms comme Drogba qui font vendre. Après, ce sont les résultats des équipes. Les équipes qui gagnent vendent, les perdantes ne vendent pas. L'Impact est un bel exemple. Il y a deux ans, l'équipe allait bien et il y avait Di Vaio. L'an dernier, l'Italien n'y était plus et l'Impact perdait toujours; les ventes de marchandises de l'équipe ont alors baissé de 30 à 40%.»

La situation est la même pour les objets promotionnels des équipes étrangères. «Les maillots FC Barcelone et le Real Madrid se vendent toujours bien; pour le reste, la victoire ou la défaite décide et c'est difficile à prévoir. La ligue des champions a un gros impact et les résultats sont plus imprévisibles qu'au hockey. À la Coupe du monde de 2010, on s'arrachait les maillots de l'Espagne. L'an dernier, l'Espagne a été humiliée, nous n'avons vendu que trois maillots espagnols.»

Que font les boutiques quand les maillots ne se vendent plus? «Nous vendons à rabais. Au hockey, les chandails traditionnels des Canadiens, des Rangers ou des Bruins sont à peu près toujours les mêmes et gardent leur valeur la saison suivante. Au soccer, les logos et maillots changent très souvent. Alors, pas question de garder du matériel en stock. Nous sommes à l'affut des changements et vendons à rabais quand une équipe sous-performe. Le marché décide.»