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Pierre Nantel au troisième rang : un résultat «paradoxal», selon le député sortant

le lundi 21 octobre 2019
Modifié à 10 h 44 min le 22 octobre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Pierre Nantel n’aura pas réussi son pari. Celui qui a fait le saut au Parti Vert après avoir été expulsé du caucus du Nouveau parti démocratique se classe actuellement au troisième rang, avec des appuis avoisinant les 11% vers 23h, dans Longueuil–Saint-Hubert. Au moment d’écrire ces lignes, le candidat bloquiste Denis Trudel profite d’une avance d'environ 1800 voix sur le candidat libéral Réjean Hébert. À LIRE AUSSI: Denis Trudel l'emporte dans Longueuil-Saint-Hubert Denis Trudel content et ému de sa victoire «Paradoxal». Tel est le premier mot qu’emploie M. Nantel pour décrire ces résultats embryonnaires, qui laissent tout de même croire à une certaine tendance. «Jamais je n’ai senti un soutien aussi vigoureux en campagne électorale. Cinquante bénévoles, des gens qui y ont cru, m’ont appuyé. Je n’avais jamais vécu ça en trois campagnes.» En début de campagne, M. Nantel croyait que l’environnement aurait occupé une telle place que cette élection se serait dessiné comme un «référendum» sur la lutte aux changements climatiques. «Les électeurs n’ont pas partagé cette impression», constate-t-il. Il espère néanmoins que, peu importe le paysage électoral du 22 octobre, la vision non-partisane entourant l’enjeu du climat qu’a prônée la chef du Parti Vert Elizabeth May demeurera. En tant que député néodémocrate, M. Nantel avait lui-même proposé l'an dernier la création d’un cabinet de guerre pour faire de la question de l’environnement un enjeu non-partisan. «Le climat est soumis à la paralysie liée à la partisannerie», soutient-il. Dans cette élection, Pierre Nantel aura contribué à donner à Longueuil–Saint-Hubert la réputation de circonscription de «vire-capots». Durant la campagne, M. Nantel a voulu minimiser l’impact de son changement de formation politique, disant toujours défendre les mêmes enjeux, dont la lutte aux changements climatiques qui devait être traitée en priorité. Car à ses yeux, il s’agit toujours de l’enjeu «numéro 1». Ce qui explique pourquoi il affirme avoir «zéro regret» d’avoir tenté sa chance avec les Verts, malgré le fait que ses convictions souverainistes auraient pu le conduire vers le Bloc Québécois. Sa profession de foi souverainiste, survenue durant la campagne, n’aura d’ailleurs pas manqué d’attirer l’attention. La chef du Parti Vert Elizabeth May lui avait tout de même réitéré sa confiance et M. Nantel s’était défendu de n’avoir jamais mis de l’avant l’idée de l’indépendance au cours de ses deux mandats. «L’enjeu numéro un, c’est la crise du climat. La question nationale, elle va se régler à Québec», résume celui qui est derrière la Coalition électrique pour la Rive-Sud. Il concède que l’environnement a été un sujet important de la campagne, mais «un sujet comme un autre», analyse-t-il. À ce moment de la soirée, le Parti Vert pourrait élire trois candidats au pays. La mobilisation citoyenne et l’attention accordée à la question environnementale durant cette élection laissaient croire à une meilleure performance du parti de Mme May. Qu’est-ce qui explique ces résultats? «Le Parti Vert est basé sur des principes, c’est ce qui motive les militants. Les gens n’ont pas forcément cherché à faire le plein de votes, tente comme réponse M. Nantel. Il y a peut-être la professionnalisation du parti à améliorer.» Issu de la vague orange, Pierre Nantel avait été élu en 2011 dans la circonscription Longueuil-Pierre-Boucher, grâce à une importante majorité de près de 52% des voix, contre le député sortant du Bloc Québécois Jean Doiron. La lutte avait été beaucoup plus serrée en 2015, alors qu’un seul point de pourcentage le séparait du candidat libéral Michael O’Grady.