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Place aux piétons, à la culture et au patrimoine sur la rue Saint-Charles

le lundi 13 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 13 mars 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

URBANISME. La revitalisation de la rue Saint-Charles, réclamée depuis plusieurs années par les résidents et commerçants du secteur, pourrait démarrer en 2019. Au programme, trottoirs plus larges, espaces terrasses uniformisés et parcs mieux aménagés. Et à l'avant-plan, les piétons, la culture et le patrimoine.

Longueuil a présenté son projet préliminaire de réaménagement de l’artère commerciale aux nombreux citoyens de l'arr. du Vieux-Longueuil, lors d’une séance d'information le 6 mars.

Le projet touchera les 700 mètres situés entre le chemin de Chambly et la rue Saint-Sylvestre. La rue de Longueuil ainsi que les rues Saint-Jean et Saint-Sylvestre, entre les deux rues parallèles, sont aussi partie prenante de la revitalisation.

«Les infrastructures souterraines sont arrivées à leur fin de vie utile et doivent être refaites. C'est ce qui nous a amenés à ce concept de réaménagement», a fait valoir le directeur de l'aménagement et de l'urbanisme, Sylvain Boulianne.

Inspiration «Grande-Allée»

Avec ce nouveau visage pour Saint-Charles, Longueuil mise sur une rue d'ambiance, comparée à la Grande-Allée, à Québec. Davantage de place sera accordée aux piétons, avec des trottoirs d'une largeur de deux mètres, légèrement surélevés par rapport à la chaussée.

La rue sera donc plus étroite, comptant aussi des saillies végétales. Aux intersections, un marquage spécial distinguerait les passages piétons.

Le nombre d'espace de stationnement demeurerait sensiblement le même, et ces espaces seraient polyvalents. «On veut que cette rue soit facilement adaptée aux différents usages, par exemple si on a besoin de fermer la rue pour la tenue de festivités», a expliqué la chef de service de l'habitation et du développement des collectivités, Thérèse Ste-Marie.

L'espace des terrasses sera optimisé et uniformisé pour être d'une même largeur tout le long du côté nord de la rue, ainsi que sur une partie du côté sud.

Le caractère particulier des trois sous-secteurs de l’artère commerciale devra être respecté: le triangle des festivités (de Saint-Sylvestre à Saint-Alexandre); la concentration commerciale relativement variée (de Saint-Alexandre à Grant); et le pôle d'affaire et institutionnel (de Grant au chemin de Chambly).

Dès 2019

Le projet dans cette actuelle mouture est estimé à 20 M$. La planification prévoit son adoption en 2017, une préparation des plans et devis en 2018, et le début des travaux en 2019.

«L'ensemble des parties prenantes seront consultées à nouveau pour déterminer la programmation idéale, pour réduire au maximum les inconvénients. On pense que les travaux pourraient s'échelonner sur deux ou trois ans», indique Sylvain Boulianne.

Vélo de destination

Des supports à vélo et un service de type Bixi sont dans les plans. Toutefois, aucune piste cyclable n'a été prévue, ce qu'a souligné un citoyen lors de la période de questions.

«L'emprise de la rue n'était pas assez grande pour une piste cyclable, mais il y aura de la place pour tout le monde, a assuré Sylvain Boulianne. Les cyclistes seront les bienvenus, mais ce sera davantage pour les vélos de destination que pour les vélos de passage. Ceux qui voudront passer en ligne droite emprunteront d'autres rues. L'aspect sécuritaire est primordial.»

Deux parcs et le 300

La revitalisation du parc St.Mark figure aussi au projet de réaménagement. L’ajout de végétation, de mobilier urbain et d'éclairage est prévu. La vocation du parc demeurerait dans le même esprit que sa fonction actuelle, soit un espace de détente, mais pouvant aussi accueillir des spectacles de petite et moyenne envergure, ou même du cinéma en plein-air.

La place Saint-Jean-Baptiste, adjacente à la Maison de la culture du 300, rue Saint-Charles, subira une cure de rajeunissement. La Ville y voit une place divisée en deux parties, l'une «minéralisée», polyvalente et pouvant accueillir des événements, l'autre davantage végétale.

Du mobilier urbain mobile et même des foyers extérieurs, l'hiver, pourraient s'y trouver.

«La place représente le noyau culturel de la rue Saint-Charles, a relevé la chef de division à la direction du Génie, Oliya Girard. Elle sera le prolongement de la Maison de la culture. Elle deviendra le parvis de cet édifice.»

Par ailleurs, le 300, rue Saint-Charles retrouvera pleinement sa vocation culturelle, avec le déménagement de la caserne sur la rue Boudreau.

Signature culture et patrimoine

La vitalité artistique du parc St.Mark et de la place Saint-Jean-Baptiste se poursuivra dans les deux placettes Saint-Alexandre et Saint-Antoine.

L'art urbain et l'art public y auront leur place. «On veut faire un chapelet d'événements culturels tout au long de la rue, a exprimé Oliya Girard. Ces placettes sont une façon pour les citoyens de se réapproprier le lieu. On imagine, par exemple, les travailleurs y luncher.»

La placette de la Cocathédrale sera la «porte d'entrée» de la rue et mettra en lumière le caractère unique du bâtiment patrimonial.

Le caractère patrimonial de l'ensemble du secteur sera également préservé et mis en relief, par exemple grâce à des éclairages qui illumineront certains bâtiments. Des marques au trottoir pourraient aussi fournir diverses informations historiques aux visiteurs et citoyens.

Questions et commentaires

Plusieurs citoyens ont fait des suggestions et posé des questions sur le futur projet, qui a généralement suscité de l'enthousiasme.

Davantage de verdure, notamment à la Place Saint-Jean-Baptiste, a entre autres fait partie des revendications, qu'ont notées les représentants de la Ville.

Des citoyens ont aussi fait part de leurs inquiétudes quant à l'adaptabilité de ce projet pour la saison hivernale.