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Projet de l’ancienne église anglicane : le conseil se prononcera ce soir

le lundi 15 février 2021
Modifié à 10 h 55 min le 04 juin 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) ayant approuvé le plan d’implantation architecturale et les différentes dérogations mineures pour le projet de démolition et reconstruction de l’ancienne église anglicane de la rue Elm, le conseil municipal se prononcera sur le dossier lors de l’assemblée de ce soir.

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«J’étais tellement heureux quand j’ai reçu le rapport du CCU, lance d’entrée de jeu le maire Pierre Brodeur, en entrevue avec Le Courrier du Sud. C’est un rendez-vous historique que nous avons de clore ce dossier qui dure depuis trop longtemps. Ça fait 30 ans qu’on a un bâtiment à l’abandon et dangereux et on a aujourd’hui une opportunité en or de rappeler l’histoire de cette église et de faire du développement pour la ville.»

Le maire espère et est confiant que tous les conseillers approuveront le projet tel que présenté par le promoteur Stéphane Boivin et son associé Max Dubois.

«Le promoteur s’est prêté de bonne foi à l’exercice, soutient Pierre Brodeur. Je pense que les citoyens seront contents du résultat.»

«On a répondu positivement à toutes les demandes que le CCU a faites», assure de son côté Max Dubois.

Restaurer avec des fonds privés

Pour l’homme d’affaires lambertois, qui travaille sur le dossier depuis 10 ans, le projet actuellement sur la table était la seule option pour préserver cette part du patrimoine de Saint-Lambert.

«Dès le départ, on a eu une belle ouverture du ministère de la Culture et des Communications, mais pas un sou, raconte-t-il. Les gens du Ministère ne considéraient pas l’église comme un item important du patrimoine.»

C’est donc grâce à l’autre bâtiment qui sera construit à l’arrière du terrain – «l’Atelier», comme l’appelle Max Dubois – que le projet sera financé.

«L’espace à bureaux nous permet de restaurer l’église avec des fonds privés. Au départ, on aurait voulu en faire une salle de spectacles ou une salle communautaire, mais le politique n’a pas embarqué dans le projet.»

Les espaces de l’Atelier ont déjà été loués à diverses entreprises. L’église reconstruite abritera quant à elle un marché avec divers petits commerces alimentaires et des restaurants pour emporter. Max Dubois vise également d’y organiser divers événements pour la population, comme un festival de documentaires sur l’agriculture.

«Grâce à ce qu’on a créé avec l’Atelier, on va se permettre d’avoir un rez-de-chaussée de l’église au service de la communauté», se réjouit-il.

Comité de démolition

Si le projet reçoit l’aval du conseil municipal ce soir, le dossier sera transmis au Comité de démolition, qui devra tenir des consultations publiques sur le sujet avant de prendre sa décision.

«Le promoteur sera présent lors de ces consultations, pour répondre aux questions et aux préoccupations des citoyens», explique le maire.

Une fois qu’il aura reçu la recommandation du Comité de démolition, le conseil municipal tranchera une fois pour toute sur le dossier.

«Dès qu’on aura le ok, on va déconstruire, récupérer les éléments architecturaux qui seront réutilisables, restaurer les vitraux et reconstruire le bâtiment de la manière traditionnelle, explique Max Dubois. On espère démarrer le chantier au printemps, pour une livraison du bâtiment complété à l’automne.»

«Il y a une critique qui est souvent plus présente à Saint-Lambert et qui n’est pas toujours justifiée.»  

– Le maire Pierre Brodeur

Comme une convention collective

Questionné sur les critiques du projet émises par certains résidents du secteur, Pierre Brodeur a comparé le dossier à l’adoption d’une convention collective.

«On n’aura jamais 100% d’adhésion. Comme maire, c’est impossible de penser qu’on va rallier tout le monde», soutient-il.

«On est en démocratie et les gens ont le droit de s’exprimer mais en tant qu’élu, on doit prendre des décisions pour le bien de la ville et de tous les citoyens», ajoute le maire, rappelant que le projet engendrera des retombées économiques importantes en plus d’améliorer le visage de Saint-Lambert.