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Projet de loi 40: la CAQ «bâillonne la démocratie», accusent les commissaires de la CSMV

le vendredi 07 février 2020
Modifié à 13 h 11 min le 07 février 2020

Le bâillon imposé par le gouvernement de la CAQ afin d’adopter le projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire est un «geste autocratique, centralisateur et antidémocratique», accusent les commissaires de la Commission scolaire Marie-Victorin. Selon eux, le ministre de l’Éducation se donne des pouvoirs démesurés et refait sans consultation la Loi sur l’instruction publique. Le projet de loi permet aux anglophones d’élire la majorité des membres de leurs futurs centre de services scolaires; un droit retiré aux francophones. Les commissaires déplorent que les citoyens francophones qui désirent s’impliquer se voient ainsi retirer leur droit de se présenter aux élections scolaires. Selon eux, ce choix est une discrimination à l’égard des francophones en vertu de la Charte canadienne et de la Charte québécoise. La présidente de la Commission scolaire Marie-Victorin Carole Lavallée a rappelé les propos qu’a tenus le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, dans le cadre d’une entrevue avec Anne-Marie Dussault, en octobre 2018: «La dernière chose, je pense, dont on a besoin dans le réseau, c’est d’un ministre qui arrive avec des idées toutes faites et qui implanterait sans consulter les gens, directement sur le terrain». Par voie de communiqué, les commissaires prennent tour à tour la parole pour dénoncer le projet de loi 40 qui vise l’abolition des commissions scolaires. «Encore une fois, on se trompe de cible. Remplacer une structure par une autre, dans la précipitation, n’est pas la réponse aux défis du monde de l’éducation», a fait valoir la commissaire Catherine Pelletier. «La réforme Roberge inflige une grave blessure à la démocratie, le bâillon la tue», image la commissaire Paule Froment. Quant au commissaire Michel Gervais, il juge que le bâillon fait de ce vendredi une «journée de deuil national.  Cependant, l’intérêt supérieur de l’éducation et la passion pour nos élèves, on les aura eus au cœur de nos actions jusqu’à la fin.» La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) dénoncera devant les tribunaux le caractère discriminatoire du projet de loi 40. Son président qualifie d’ailleurs la réforme Roberge de «déconnectée, centralisatrice et surtout discriminatoire envers les francophones». (A.D.)