Quand un service essentiel vient à manquer

Un service est-il essentiel seulement quand il vient à manquer ? Voilà la question qui prélude à cette réflexion. 

Par Nancy Bélanger, directrice générale de Culture Montérégie

D’abord, on peut se demander si un lieu de diffusion en arts de la scène s’avère effectivement essentiel pour une communauté. Par exemple, est-ce que les citoyens de Longueuil ont besoin de jouir d’un tel lieu où l’on présente du théâtre, de la danse, de la musique, notamment l’Orchestre symphonique de Longueuil ? Un lieu où plus de 16 000 élèves du primaire et du secondaire auront l’occasion de faire cette année une sortie pour découvrir un spectacle? Longueuil a-t-elle besoin d’une salle reconnue partout au Québec pour sa spécialité en théâtre de création? 

J’en viens au cœur de mon sujet. Depuis maintenant 15 ans, un projet de construction d’un nouveau lieu pour loger le Théâtre de la ville est sur la planche à dessin. Trois administrations municipales se sont succédé pour y réfléchir, reportant chaque fois, — à quand le nouveau complexe culturel serait enfin construit —, les travaux de mise à niveau ou l’achat de nouveaux équipements pour les salles du Théâtre. 

Aujourd’hui, cette belle institution est dans une bien triste situation. Le Cégep Édouard-Montpetit doit reprendre certains espaces pour y loger ses cours. Le Théâtre de la ville y perd, pour l’instant, des espaces de studios pour la création et de bureaux pour l’administration. 

À quand donc, une action concrète pour qu’enfin le Théâtre de la ville, un diffuseur pluridisciplinaire reconnu, ait accès à des salles de spectacles dignes d’accueillir une programmation de spectacles professionnels et qu’il puisse conserver sa réputation enviable, qui nécessite des années à bâtir? En fait, la question devrait être posée autrement. À quand donc, une action concrète pour doter les citoyens de Longueuil, la cinquième ville en importance au Québec, d’un lieu de diffusion à la hauteur de leurs légitimes attentes?