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Quatre ou cinq étages ? : Un projet immobilier contesté à Saint-Lambert

le lundi 16 septembre 2024
Modifié à 11 h 57 min le 19 septembre 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le site sur lequel devrait se construire le projet Waterhouse. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

L’entreprise BlackGrove souhaite ériger un projet de 96 logements à l’intersection de l’avenue Saint-Denis et de la rue Waterman, à Saint-Lambert. Le projet «Waterhouse» fait cependant face à une forte opposition citoyenne, qui dénonce un aspect en particulier du projet : la volonté du promoteur de construire cinq étages plutôt que quatre, comme l’autorise actuellement le plan d’urbanisme.

Le comité de démolition de la Ville de Saint-Lambert a tenu une séance le 28 août, alors que le promoteur proposait de démolir cinq immeubles pour construire son projet, deux sur la rue Waterman et trois sur l’avenue Saint-Denis. L’autorisation a été obtenue pour tous les bâtiments à l’issue de la séance particulièrement animée de trois heures.

«On ne pourra pas passer toute la soirée à parler du projet de remplacement», a noté la mairesse Pascale Mongrain au début de la séance, réitérant qu’il s’agissait d’une réunion pour parler des démolitions proposées.

À la suite de la présentation par l’architecte du projet de la demande de démolition, une quinzaine de citoyens sont venus au micro afin de parler du projet de remplacement.

Plan d’urbanisme et stationnement

Certains d’entre eux ont dénoncé avoir appris l’intention du promoteur de construire cinq étages dans l’avis de démolition.

«Il n’y aurait presque personne ici si c’était maintenu à quatre étages», a mentionné Martin Dionne, l’un des citoyens.

De nombreux autres citoyens ont exprimé une opinion similaire, notant que le plan d’urbanisme adopté cette année statuait un maximum de quatre étages pour cette zone.

 

Le projet prévu, pour le moment. Le cinquième étage serait quelque peu en retrait du quatrième étage. (Photo: Capture d'écran - YouTube)

 

D’autres ont également exprimé leur inquiétude face au retrait de stationnement prévu dans la ruelle derrière le parc Saint-Denis, prévu pour être remplacé par un espace vert.

«L’avenue Saint-Denis a aussi une valeur patrimoniale dans son ensemble. C’est une rue emblématique, parmi les plus vieilles avenues. […] Moi je suis très à l’aise que ça reste comme c’est. Les bâtiments font valoir l’histoire industrielle de la rue. Même si c’est vétuste, ça fait partie de la couleur de la rue», a pour sa part indiqué Darren Bold, qui aurait préféré un projet à l’image de l’autre côté de la rue, où les immeubles ont deux étages.

Reconstruction

Peu de commentaires ont d’ailleurs concerné directement la démolition proposée des cinq bâtiments.

À ce sujet, Stéphanie Cardinal, architecte et présidente de la firme Huma Design + architecture, qui a présenté la demande de démolition, a souligné que l’intention du promoteur est de reconstruire deux des bâtiments qui seront démolis.

D’abord, celui qui abrite actuellement le commerce Encadrement Balthazart Victoria sur Saint-Denis, d’un étage, qui a «quand même une architecture intéressante» industrielle de style moderniste rationaliste. Des étages seraient ajoutés par-dessus la nouvelle construction.

Puis, son voisin de droite, le bâtiment abritant l’entreprise Covimex.

«Ce que l’on souhaite faire, c’est de démolir ce bâtiment là, mais pour le remonter exactement tel quel, avec la même maçonnerie, les mêmes ouvertures, les mêmes entrées et le même rythme d’ouverture. En fait, on aurait la même perception de ce bâtiment, de Saint-Denis vers le projet», explique Mme Cardinal.

 

Ce bâtiment devrait être reconstruit tel quel. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Les étages supplémentaires seraient construits en retrait de ce bâtiment.

La démolition de l’ensemble des bâtiments existants est notamment nécessaire afin de décontaminer le terrain.

Il a également été mentionné que le projet prévoit 10% de logements abordables dans son ensemble. De plus, deux arbres matures seront relocalisés dans le parc Saint-Denis, tandis qu’un arbre devra être abattu.

À noter cependant qu’il reste plusieurs étapes avant d’aller de l’avant avec ce projet, dont la présentation au comité consultatif d’urbanisme. Le projet final pourrait ainsi prendre une forme différente de celle évoqué lors de la présentation du 28 août.

 

Le service d'urbanisme de la Ville a suggéré de vendre les ruelles au promoteur afin de les intégrer au projet. Elles seraient tout de même accessibles au reste de la population. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)