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Que nous réserve 2021 socialement ?

le lundi 25 janvier 2021
Modifié à 15 h 23 min le 22 janvier 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

L’année 2020 derrière nous, à quoi peut-on s’attendre en 2021? Nous avons discuté des enjeux sociologiques qui nous attendent avec Stéphane Chalifour, professeur de sociologie au Collège Lionel-Groulx. « L’année qui vient, en fait celles qui viennent, auront des bouleversements majeurs, au pluriel! » Article de Simon Cordeau, Journal Accès, Initiative de journalisme local Crise de confiance Un élément central à la présente crise, c’est la confiance: confiance envers les élus et, maintenant, confiance envers le vaccin. M. Chalifour trouve « ahurissant » qu’une part appréciable du personnel de la santé ait des réticences face au vaccin. Il parle aussi des complotistes, desquels on a beaucoup discuté en 2020, mais qui ne sont pas près de disparaître en 2021. Quant aux élus, il rappelle que  « les politiciens ont le fardeau d’agir. » Depuis le début de la crise, ils doivent prendre des décisions importantes rapidement, sur la base d’informations incomplètes, ce qui peut mener à de l’improvisation. « J’ai l’impression que le gouvernement québécois, malgré tout, s’en sort assez bien. Legault maintient sa cote de popularité. Mais elle demeure fragile », avertit le sociologue. Il ne faudrait pas beaucoup d’erreurs, même commises de bonne foi, pour miner cette confiance. Personnes âgées M. Chalifour insiste que nous devrons repenser la place des personnes âgées dans notre société, pour éviter que la tragique situation actuelle ne se reproduise. « Qui aurait cru, il y a un an, qu’on serait obligés de choisir qui va mourir? », demande-t-il. Peut-être bientôt, les hôpitaux débordés devront favoriser les plus jeunes, qui ont plus de chances de survivre, au détriment des plus vieux. « Ce sont des questions morales extrêmement déchirantes. » Et il ne faut oublier que, depuis le début, les aînés forment la vaste majorité des victimes de la pandémie. « Quand tu atteins un certain âge, où tu n’es plus actif, on te place dans le couloir de la mort », déplore-t-il, en référence aux CHSLD. Télétravail Pour celui qui a étudié la sociologie du travail, il est clair que le télétravail amènera des bouleversements bien au-delà de la pandémie. « Des sociologues craignent que c’est peut-être un piège. D’un côté, ça peut émanciper les travailleurs, qui sont plus libres de leur temps, et ça peut aider la conciliation travail-famille. Mais c’est aussi comme le téléphone cellulaire. Tu n’as plus besoin d’une secrétaire pour prendre tes messages, mais le cellulaire te suit partout, il dort à côté de toi! » M. Chalifour croit que le gouvernement devra légiférer au plus tôt pour encadrer et limiter le télétravail.

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