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Règlement sur les animaux: Longueuil pourrait bouger si Québec ne fait rien d’ici juin

le vendredi 20 avril 2018
Modifié à 11 h 01 min le 20 avril 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

LÉGISLATION. Le conseiller municipal Steve Gagnon a laissé entendre que la Ville de Longueuil pourrait modifier son règlement sur le contrôle des animaux cet été si le gouvernement provincial ne se penche pas, d’ici la fin de la session parlementaire en juin, sur le projet de loi 128 qui vise à bannir les pitbulls. À LIRE AUSSI:  Après plus d'un an et demi, elle récupère son pitbull  «Ça nous prend une réglementation rigoureuse. Je suis d’accord, il faut élargir la réglementation et englober tous les animaux», a affirmé le conseiller municipal Steve Gagnon, en réponse aux nombreux citoyens qui ont réclamé une modification du règlement, à la séance du conseil municipal du 17 avril. M. Gagnon a néanmoins précisé qu’il serait normal d’attendre d’abord de voir si le gouvernement agira en la matière d’ici juin, avant d’entreprendre quelque changement. «Si ce n’est pas fait, je m’engage à déposer un avis de proposition pour modifier la réglementation au niveau de certains éléments clés qui touchent les pitbulls», a-t-il promis, ajoutant que les modifications ne répondraient peut-être pas à l’ensemble des demandes des militants. Le conseiller est d’avis que de revoir la réglementation sera un travail nécessitant la collaboration des élus des «deux côtés», remerciant d’un même souffle Monique Bastien, Nathalie Boisclair et Robert Myles pour leur ouverture. À la séance de mars, il s’était engagé à tenir une rencontre d’information sur la question. À presque toutes les séances depuis la modification du règlement en juillet 2016, des citoyens s’adressent aux élus pour critiquer ces mesures qu’ils jugent inadéquates. La conseillère Monique Bastien a toujours défendu le règlement, affirmant que Longueuil attendait que Québec tranche sur la question. Le règlement sur le contrôle des animaux de Longueuil interdit les pitbulls, soit les bull terrier, Staffordshire bull terrier, American bull terrier ou American Staffordshire terrier, ou tout chien hybride ou croisé issu d'une de ces races. Les propriétaires de ces types de chiens qui se sont dotés d’une licence avant octobre 2016 peuvent conserver leur animal, mais doivent se plier à certaines restrictions. Pas un problème de race À la période de questions, la citoyenne Scarlett Mackenzie a signifié que le règlement ne devrait non pas s’appuyer sur la race d’un chien pour déterminer sa dangerosité, mais bien sur son comportement. «Ajouter les caractéristiques du chien ne fait rien pour améliorer la sécurité publique. En fait, cela réduit la sécurité publique, a-t-elle indiqué. J’ai déposé plusieurs études qui [le] prouvent. Avec toutes ces recherches et ces preuves, on sait qu’une définition basée sur le comportement est ce qui réduit les morsures. Il n’y a pas de raison pour laquelle on ne pourrait pas changer la définition de chiens dangereux.» Une autre citoyenne a pour sa part mis en doute l’efficacité des policiers à déterminer la race des chiens par un simple examen visuel. «Les autorités n’ont aucune formation canine pour évaluer les races ou comportements. Il n’existe aucun test pour identifier ces animaux avec précision, a-t-elle soulevé, estimant que le règlement présente des incohérences. À moins d’obliger les tests d’ADN à tous les chiens… Le taux de précision est de 84% dans les premières générations et plus faibles dans les suivantes.» Avant que le conseiller Steve Gagnon n’intervienne, les citoyens ont questionné la pertinence de garder en vigueur une réglementation jugée inadéquate, même si ce n’est qu’en attendant une intervention de Québec. Le ton a monté lorsque Hugh-Patrick McGurnaghan de l’Association «pitbull» de Châteauguay a pris la parole. Il a accusé les élus de ne pas faire leur travail et de ne pas avoir eu recours à des experts pour rédiger le règlement. Après quelques avertissements, le président du conseil a retiré le droit de parole au citoyen qui arborait un chandail sur lequel il était inscrit que «l’ignorance est plus dangereuse que mon pitbull».