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Réouverture du centre de tri de Saint-Hubert: un contrat de gré à gré de 17,7 M$

le mercredi 15 avril 2020
Modifié à 18 h 45 min le 14 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Longueuil a octroyé de gré à gré un contrat de 17,7 M$ à GFL Environmental inc. – qui détient Services Matrec et qui est propriétaire du Centre de tri de Saint-Hubert – pour y reprendre le traitement des matières recyclables de l’ensemble de l’agglomération. La ministre des Affaires municipales et de l'Habitation doit donner son autorisation pour ce contrat accordé sans appel d’offres, en vertu d’un article de la Loi sur les cités et villes. Le contrat de trois ans débute en avril et prendra fin le 31 mars 2023, avec trois options de renouvellement d’un an chacune. Rappelons que le Centre de tri de Saint-Hubert a fermé ses portes à la fin novembre. Compagnie de recyclage de papiers MD, qui était le gestionnaire, n’était pas parvenu à mettre en place une couverture d’assurance satisfaisante aux yeux de Services Matrec, propriétaire du bâtiment. Les matières recyclables de l’agglomération étaient alors expédiées dans d’autres installations du groupe, à Montréal et Châteauguay Le 24 janvier, Groupe Rebuts solides canadiens avait annoncé vouloir fermer ses installations de Montréal, Châteauguay et Saguenay. Au début de février, la Ville a appris que le Groupe RSC s’était placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. «Pour éviter la rupture du service aux citoyens et l’enfouissement des matières recyclables, nous avons évalué plusieurs options et la réouverture du centre de tri de Saint-Hubert apparaît nécessaire puisque ce site est le seul en mesure de prendre le volume de matières de l’agglomération», indique les documents de la Ville. Le transport des matières vers Châteauguay et Montréal avait entraîné «des coûts supplémentaires de transport pour ces secteurs de l’agglomération», souligne-t-on dans les documents de la Ville lié à l’octroi de contrat. D’ailleurs, traiter les matières dans l’arr. de Saint-Hubert plutôt qu’à Montréal et Châteauguay permettra de réaliser des économies estimées à près de 452 000$, selon le sommaire décisionnel du contrat. Ce contrat est admissible à une compensation de Recyc-Québec qui pourrait varier entre 9 M$ et 13,9 M$. «La Ville poursuit les démarches auprès de Recyc-Québec et du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques afin de minimiser les impacts financiers dus à la situation.» «Vigilants» Le prix de base pour chaque tonne de matières recyclables est fixé à 140$ la tonne, selon le nouveau contrat. Des mécanismes de compensation sont aussi prévus, advenant une baisse du prix de vente des matières recyclables ou un taux de contamination trop élevé des matières. À la séance du conseil d’agglomération du 26 mars, la mairesse de Brossard Doreen Assaad a déploré ces mécanismes de compensation «qui nous rendent vulnérables aux fluctuation des prix des matières recyclables et au taux de contamination». «Mais dans circonstances, on accepte les risques et on sera vigilant dans son application», a-t-elle soutenu, appuyant cet octroi de contrat de gré à gré, dans le contexte particulier et l’«urgence d’agir» pour le maintien du service de traitement des matières recyclables. Le chef de l’opposition à la ville de Longueuil Xavier Léger a aussi réagi à la nouvelle, se disant soulagé qu’une solution ait été trouvée. «Il s'agit d'une première étape sur une route qui reste parsemée de nombreux défis, a-t-il évoqué, en appelant à une certaine prudence. Pour se sortir durablement de la crise des matières recyclables et atteindre nos objectifs de développement durable, la Ville de Longueuil devra miser sur des politiques de réductions à la source de nos matières résiduelles et encourager les initiatives d'économie circulaire. Là-dessus, on attend toujours de connaître les intentions de la mairesse.»