Saint-Chause: roman noir sur une époque pas toujours rose
ROMAN. L'écrivain longueuillois Sylvain Meunier a récemment publié son dernier opus Saint-Chause, un portrait sombre des années hippies.
Dans Saint-Chause, Sylvain Meunier transporte le lecteur dans l'univers de la religion, de la drogue et du crime. Entre le roman noir et le roman d'apprentissage, l'œuvre porte un regard ironique et ludique sur les années 70. L'histoire suit le parcours de Jean-Benoît Bastarache, jeune hippie progressivement initié au plaisir de la chair et au commerce des stupéfiants. L'église de Saint-Chause, où il officie à titre de bedeau devient un véritable lieu de perdition au point où le héros, poursuivi par la police, est forcé de prendre la fuite.
Avec cet ouvrage, Sylvain Meunier voulait aborder le côté sombre des années peace and love.
«Nombreux sont ceux à avoir embrassé le mouvement hippie à cette époque, mais dans les faits peu ont réellement appliqué sa philosophie. C'est un aspect que je souhaitais explorer depuis quelque temps. De plus, il s'agit d'une période fascinante qui voit la fin de la domination de l'Église catholique et où la société québécoise était en pleine ébullition», explique l'écrivain.
Comme dans la grande majorité de ses œuvres, l'auteur s'est inspiré de ses expériences personnelles pour écrire son dernier roman. Comme le personnage principal, Sylvain Meunier était un jeune adulte durant les années 70.
«Je pars presque toujours de choses que j'ai vécues ou observées personnellement afin que le récit soit le plus vrai possible, explique Sylvain Meunier. Il est vrai que j'ai certains points en commun avec le personnage principal, dont celui d'avoir été bedeau pendant une courte période durant ma jeunesse, mais les comparaisons s'arrêtent là.»
Prolifique auteur
Sylvain Meunier compte à son actif une trentaine d'ouvrages qui abordent plusieurs genres, allant du roman policier à la littérature jeunesse. Après la publication d'un conte pour enfants en 1971, il multiplie les nouvelles, les textes d'opinion et les poèmes dans différents périodiques. Il publie son premier roman en 1995, et depuis, la liste de ses titres n'a cessé de s'allonger.
L'écrivain reçoit en 2008 le prix Saint-Pacôme du meilleur roman policier pour son polar L'homme qui détestait le golf. Tandis que Les mémoires d'un œuf remporte le prestigieux prix Tenebris en 2012. Sylvain Meunier a été également trois fois finaliste au prix du Gouverneur général pour ses romans jeunesse.
Parallèlement à sa prolifique carrière d'écrivain, Sylvain Meunier a enseigné pendant 30 ans dans les écoles secondaires, en plus de diriger une troupe de théâtre scolaire. L'auteur a également animé de nombreuses rencontres à partir de ses œuvres, pour des publics de tous âges, non seulement au Québec, mais un peu partout au Canada et occupé le poste de président de l'Association des auteurs de la Montérégie, de 2006 à 2009. Originaire de Lachine, Sylvain Meunier est maintenant établi à Longueuil.
Toujours à l'affût d'un nouveau projet, Sylvain Meunier devrait prochainement publier un livre consacré à l'histoire de Montréal et aimerait bien en faire coïncider le lancement avec les célébrations entourant le 375e de la ville. Il devrait également lancer sous peu le quatrième tome de la série Lovelie d’Haïti qui, aux dires de l'auteur, est son plus beau succès en carrière.