Culture

Saint-Hubert préférée à Ottawa et Valcartier

le vendredi 24 avril 2015
Modifié à 13 h 38 min le 24 février 2020
Par Hélène Belzile

helene_belzile@gravitemedia.com

En choisissant Saint-Hubert au lieu d’Ottawa ou Valcartier pour accueillir le dirigeable britannique R-100, en 1930, le premier ministre canadien de l’époque, William Lyon Mackenzie King, a donné naissance à l’aéroport de Saint-Hubert. Le gouvernement fédéral avait alors investi 1 M$ pour construire cet aérodrome situé sur la Rive-Sud de Montréal. Dans son livre, Les dirigeables R-100 et R-101, l’historien longueuillois Michel Pratt indique que le vol du R-100 n’est pas seulement l’événement touristique le plus important dans l’histoire de la Montérégie, «il est l’un des plus importants du Québec, avec l’Exposition universelle de 1967». Celui qu’on surnommait le «Titanic des airs» avait quitté Cardington en Grande-Bretagne avec 48 passagers et membres d’équipage et était arrivé à Saint-Hubert à 4h du matin, le vendredi 1er août 1930, après un voyage de 5400 km qui avait duré 78 heures et 48 minutes. Après une traversée de l’Atlantique sans incident, le dirigeable, long comme deux terrains de football (220 m), avait été secoué au dessus du Saint-Laurent par une tempête qui avait déchiré son enveloppe de lin et abimé un de ses ailerons. Pendant les 12 jours où il est resté amarré à Saint-Hubert, plus de 3000 personnes avaient accédé au dirigeable par l’ascenseur de la tour pour le visiter. Des trains partaient à chaque heure depuis la gare de la rue Guy, à Montréal, vers la petite station de Saint-Hubert, pour transporter les intéressés. La Grande-Bretagne avait créé ses dirigeables dans le but de relier par des vols commerciaux la métropole et ses dominions.