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Saint-Lambert : un skatepark autrefois réputé en piteux état

le jeudi 05 juin 2025
Modifié à 13 h 48 min le 04 juin 2025
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Olivier Brunelle et Vincent Blouin déplorent l’état de leur planchodrome. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

Pour Olivier Brunelle et Vincent Blouin, les beaux jours du planchodrome de Saint-Lambert sont passés. «J’ai organisé des compétitions ici, Vincent avait genre 7 ans. Tu te souviens Vincent, tu commençais ta run par là», lance Olivier, et les deux hommes esquissent un sourire empreint de nostalgie. Les deux rêvent aujourd’hui de redonner à l’infrastructure ses lettres de noblesse.

L’asphalte est en mauvais état, certains modules sont craqués, une rampe n’est plus fixée. L’éclairage fait défaut, mais on est le matin, alors on ne s’en rend pas compte.

N’empêche, on comprend rapidement ce que veulent dire les deux planchistes quand ils disent que leur skatepark est désuet.

«Si un jeune veut commencer un cours de skate, aller au camp de jour de Saint-Lambert et c’est ça son initiation au sport, tu as 8 chances sur 10 qu’il va arrêter. Ça prend un motivé pour venir ici!» exprime Olivier Brunelle, un vétéran planchiste également propriétaire du magasin Palm Isle Skate Shop, situé à moins d’un kilomètre du planchodrome.

Il peut pratiquement voir l’installation de chez lui, mais préfère aller ailleurs quand vient le temps de pratiquer son sport. Il ne le recommande pas à personne non plus.

«Les jeunes, on les envoie faire des cours à Brossard. Ce n’est pas parce que les profs sont meilleurs, c’est la même équipe de profs qui fait toute la Rive-Sud. J’aime plus le skate que juste envoyer du monde ici parce que je suis fier de ma ville», exprime-t-il.

Saint-Lambert, plaque tournante du skate

Vincent Blouin est aujourd’hui dans la vingtaine. Visage connu de la scène de la planche, il se remémore un temps où ça grouillait sur les lieux. «C’était cool parce que tu venais à cette heure-ci, il y avait déjà du monde. Et à 16h, après l’école, il y avait 15, 20 personnes chaque jour.»

«Il y a beaucoup de monde dans l’industrie du skate qui sont sortis de Saint-Lambert. On en a qui ont trouvé la flamme ici, et là tu vas en Californie, tu croises des Québécois, ils ne sont pas tous d’ici, mais ils ont tous passé par ici. Ils sont tous venus à Saint-Lambert», ajoute Olivier Brunelle.

Celui-ci évoque de plus l’impact du planchodrome en mauvais état pour les jeunes de Saint-Lambert qui sont passionnés du sport.

«Si veux skater à Boucherville, tes parents te font un lift, tu vas peut-être avoir 4 à 6 heures par semaine. Ça change beaucoup quand tu venais skater 20 heures par semaine ici», soutient-il.

 

Le planchodrome n'est plus au goût du jour, souligne la communauté de planche. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Des appuis du politique?

Vincent Blouin s’imagine un nouvel aménagement plus convivial sur les lieux : «les parents pourraient venir faire un barbecue, on pourrait retrouver la petite communauté qu’il y avait».

Celui-ci avait lancé une pétition qui avait obtenu plus de 1000 signatures, il y a quelques années, afin de reconstruire le planchodrome. Il avait eu quelques retours des élus, mais sans plus. Le projet a été placé au programme triennal d'immobilisations depuis quelques années, mais sans jamais être concrétisé.

«Cette année, on a l’air de nous écouter un peu plus», croit-il, lui qui a fait une intervention lors de la séance publique du 20 mai.

La mairesse de Saint-Lambert, Pascale Mongrain, se fait d’ailleurs plutôt rassurante sur le sujet. La Ville ayant réalisé un important surplus dans son dernier budget, elle doit annoncer ce qu’elle veut faire avec ce surplus à la séance publique du 9 juin, dont son intention de procéder dans le dossier du planchodrome.

«C’est certain que le skatepark, ça s’annonce comme quelque chose que le conseil a le goût de faire très rapidement», souligne-t-elle au Courrier du Sud.

 

 

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