Culture

Sandra Veillette, artiste de la nature

le lundi 07 septembre 2020
Modifié à 15 h 05 min le 04 septembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La nature regorge d’éléments fascinants qui passent parfois inaperçus. Sandra Veillette, artiste visuelle et «fille de la nature», se charge de les montrer au grand jour en les mettant à l’avant-plan dans ses œuvres. Mme Veillette consacre toute sa vie à l’art sous différentes formes; du chant à la guitare, en passant par la poésie, l’écriture et le vitrail. C’est en 2016 qu’elle a découvert, par pur hasard, une toute nouvelle forme d’art. La femme de 58 ans, qui a travaillé comme maquilleuse professionnelle en télévision à TVA pendant plus de 25 ans, se promenait dans la nature lorsqu’elle a aperçu un morceau d’écorce à trois couleurs. «Je l’ai pris dans mes mains et je me suis dit : mon dieu que c’est beau, relate-t-elle. La nature est un art en soi, et parfois il faut un autre artiste pour la montrer.» De retour chez elle, Mme Veillette a apposé un aimant derrière l’écorce. Ainsi sont nés les aimants de la nature. En une fin de semaine, l’ancienne résidente de Saint-Lambert et de Longueuil a créé plus de 50 aimants. «J’ai au-dessus de 400 ou 500 aimants et il n’y en a pas un qui est pareil», lance-t-elle.
«Tout mon art est une observation d’une vie sur la nature.» -Sandra Veillette
Dames nature Un jour, alors qu’elle était à son chalet, en Estrie, un trappeur est venu sur son terrain. Sandra Veillette en a profité pour discuter avec lui et a demandé à voir le castor qu’il venait de trapper. Devant l’intérêt de l’artiste, l’homme lui a montré une boîte pleine de crânes d’animaux. Dès lors, elle s’est mise à utiliser des morceaux d’os pour créer des sculptures. [caption id="attachment_98657" align="alignright" width="242"] Fashion Girl, de Sandra Veillette[/caption] «Un moment donné, je viens pour casser un des crânes, et en le tournant je vois un corps de femme avec la taille, les seins… Et là j’ai créé Fashion Girl. Je l’ai habillée avec un manteau de plumes», raconte-t-elle. Ainsi s’est-elle donc consacrée à son nouvel art; les dames nature. Celles-ci sont entièrement construites à partir d’éléments de la nature tels des crânes d’animaux et des racines séchées. Mme Veillette ajoute ensuite toutes sortes d’accessoires, qu’ils s’agissent d’ailes de papillons, de plumes ou de champignons. L’une d’entre elles est même habillée d’un nid de guêpe. «Il y en a qui peuvent prendre des jours à faire, explique-t-elle. Étrangement, je vois rapidement de quoi aura l’air son corps, mais je n’arrive pas à choisir la tête. Je la mets de côté, puis un moment donné, il arrive quelque chose comme un champignon, par exemple, et je trouve la tête!» «Elles sont toutes sans visage, mais elles ont toutes une personnalité quand même», ajoute-t-elle. Sandra Veillette souhaite, avec ses créations, faire voir au public la beauté de la nature. «Un crâne, ce n’est pas dégueulasse, c’est beau», dit-elle. Poète de la nature Sandra Veillette, qui a pris sa retraite de TVA tout récemment, s’est également intéressée à la peinture au cours des dernières années. Elle intègre d’ailleurs dans ses toiles quelques-uns de ses aimants de la nature. Au cours des dernières années, elle a exposé à deux reprises à l’Écomarché de Châteauguay. Elle s’est également rendue à Paris pour participer à quelques galeries. «Plus d’une fois, j’ai entendu "mais c’est une poète de la nature!". Je n’aurais jamais osé me qualifier ainsi moi-même, mais quand tu entends ça, c’est tu assez beau!» L’artiste exposera ses œuvres au musée Beaulne de Coaticook, du 13 septembre au 15 novembre.