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Culture

Un show différent chaque soir avec Philippe Brach

le samedi 10 mars 2018
Modifié à 5 h 12 min le 10 mars 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

L’effervescent Philippe Brach sera en spectacle le 17 mars au Théâtre de la Ville pour y présenter Le silence des troupeaux. Il y présentera des pièces d’ambiance apocalyptique dans une mise en scène qu’il promet plus relevée que par le passé. En pleine promotion d’un spectacle fraîchement sorti du four, Philippe Brach enfile les entrevues. Après six représentations depuis le début de la tournée, l’extravagant auteur-compositeur-interprète originaire de Chicoutimi paraissait confiant au moment de s’entretenir avec Le Courrier du Sud. «Ça va vraiment bien. Les salles sont bien remplies, assure-t-il. On a bien du fun. C’est encore la fébrilité de ne pas trop avoir joué les chansons. On joue avec l’ordre et les pacing. On peaufine tout ça et chaque show est différent, à ce stade-ci», souligne-t-il, dans son parlé que l’on sait coloré. Les gens présents à la salle Jean-Louis-Millette le 17 mars assisteront à un amalgame des pièces de ses précédents albums ainsi que, bien entendu, l’entièreté de son plus récent opus sorti en novembre. Le silence des troupeaux est un album plus orchestral, dans lequel le thème de l’image est traité sous plusieurs angles. La version vinyle sera d’ailleurs disponible à partir de 16 mars.
«Ça parle beaucoup de notre époque, des médias sociaux et de notre image. On n’a jamais été aussi accessible mais en même temps, on n’a jamais eu autant la tête dans notre propre cul.» - Philippe Brach
«Le spectacle est un melting pot des trois albums. On met l’accent sur le dernier quand même, mentionne Brach. On joue au M Telus, la veille. Ça donne tout le temps des meilleurs shows après. C’est une grosse salle à Longueuil et je pense que ce sera presque plein. On est bien crinqué!» Plus soigné Entouré de quatre musiciens et d’un éclairagiste, Brach offre un spectacle certainement différent de la dernière tournée, à son avis. «Le show est vraiment plus complet. Autant les chansons que le delivery et la mise en scène. L’éclairage, ça joue pour beaucoup.» Si la proposition musicale demeure sensiblement la même soir après soir, l’artiste marginal de 28 ans improvise comme à son habitude. «Je me plais à improviser, alors j’en profite en spectacle, entre les chansons. Ce n’est pas théâtral, mais il y a de la parlotte.» Il confie toutefois prendre moins son audience par la main pour raconter l’histoire derrière ses chansons. «Je ressentais le besoin de le faire au début parce que je me disais que les gens ne comprendraient pas. Maintenant, je suis plus dans le «ressenti». Le monde va le feeler», explique le chanteur, tenant pour acquis qu’une certaine part de son public connaît désormais ses airs. «Ce que j’aime, c’est qu’il y a du monde qui vient plusieurs fois et qui dit que ce n’est jamais pareil», avoue-t-il, soulignant par le fait même ne pas vouloir atteindre de zone de confort lorsqu’il monte sur les planches. Sans limites L’apparence d’uniformité de son nouvel album relève de l’adon, dit-il. Un orchestre, une chorale et plusieurs effets sonores sont perceptibles sur Le silence des troupeaux. «Ce qui a changé, ce sont les moyens. À un moment donné, je me suis dit fuck that, on fait ce qu’on veut. L’argent n’est plus une limite. Ç’a ouvert plein de portes créatives. Il n’y a plus de barrières.» Pas immunisé contre le commercial Après avoir mené le public en bateau avant la sortie de son album, l’automne dernier, en relâchant un faux teaser d’une chanson pop qui n’y figure pas, le chanteur prophète de malheur ne se dit tout de même pas immunisé contre le style commercial. «C’est facile de ridiculiser ça, mais je me dis: c’est bien triste. Qui sommes-nous pour ne pas vouloir que Monsieur et Madame Tout le monde ait accès à de la diversité et de la variété? Commercial, ça veut dire que ça rejoint beaucoup de monde. Pourquoi ne voudrions-nous pas que ces gens-là soient cultivés, intelligents, sensibles. C’est étrange comme volonté. Je n’ai rien contre ça», fait-il valoir. Son souhait serait que le public ne se limite pas aux quelques chansons populaires, à une époque où un clic nous sépare de milliers d’œuvres. Fait à noter, la chanson de son vidéoclip-canular est la seule jouée à la radio, mais ne fait pas partie de son spectacle. «La chanson a eu l’effet parfait. Ç’aurait pu déborder dans l’opinion, mais ç’a bien passé. Il y avait un risque, mais c’était calculé. Les gens m’ont laissé le bénéfice du doute.» Bien occupé avec la tournée, Philippe Brach dit ne pas être en rédaction présentement, mais laisse entendre que plusieurs idées de projets lui traversent l’esprit.