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Silencieux: 99% des posés-décollés ont respecté les restrictions

le mercredi 28 novembre 2018
Modifié à 15 h 56 min le 28 novembre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

BRUIT. Pas moins de 99% des manœuvres de posés-décollés effectuées cet été par les avions des écoles de pilotage ont respecté les restrictions de l’entente hors cour de 2015, selon Développement Aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L). Selon l’entente, les écoles devaient doter de silencieux 90% de leur flotte d’avions susceptibles d’être employés pour les posés-décollés. De plus, ces manœuvres effectuées sur la piste principale après 20h durant la période estivale devaient, depuis mai 2017, être effectuées avec des avions munis de silencieux. L’attente de l’homologation de certains modèles de silencieux a toutefois repoussé la mise en application de cette mesure. DASH-L a fait état de l’évaluation des manœuvres de posés-décollés des avions des écoles de pilotage lors d’une réunion du comité consultatif sur le climat sonore réunissant les principaux acteurs de ce dossier. À l’heure actuelle, tous les avions qui effectuent des posés-décollés sur la piste 24G sont maintenant équipés de silencieux, avance DASH-L. Ces écoles ont pu bénéficier du programme d’aide financière, créé par la Ville de Longueuil et destiné aux écoles de pilotage pour l'achat et l'installation de silencieux. Par voie de communiqué, la directrice générale de DASH-L Jane Foyle remercie les écoles de pilotage, la Ville de Longueuil et les membres du comité consultatif sur le climat sonore «pour leur intérêt et leur implication au sein du comité». En entrevue avant la réunion d’octobre, la présidente du Comité anti-pollution des avions de Longueuil (CAPA-L) Johanne Domingue confirmait que plusieurs citoyens s’étaient encore plaints du bruit émanant de l’aéroport cet été. Sachant que les avions sont munis de silencieux, elle admet néanmoins qu’on «ne peut pas dire wow». Le CAPA-L considère d’ailleurs que l’entente signée par DASH-L, les écoles de pilotage, Transport canada et le CAPA-L n’a pas été respectée, puisque des avions ont volé de nuit alors qu’ils n’étaient pas muni de silencieux.  Et le fait que des silencieux n’avaient toujours pas été homologués ne change rien à la règle qui devait être respectée, estime Mme Domingue. Une requête pour outrage au tribunal a d’ailleurs été déposée à cet effet au début de l’été. Mme Domingue reproche aussi le peu d’informations transmises par DASH-L, alors que la plus récente réunion du comité consultatif sur le climat sonore mettait fin à plus d’un an de silence. Gros transporteurs L’annonce de l’arrivée des gros transporteurs et d’une volonté de faire de l’aéroport de Saint-Hubert un aéroport régional a aussi fait l’objet de discussions. DASH-L en est à élaborer un plan directeur qui pourrait être prêt en 2019. Il contiendra notamment des courbes de bruits à long terme pour la piste principale. «Ce sont des courbes de planification. On va examiner les prévisions de trafic dans le futur, le type d’avions, les temps de départs», explique Mme Foyle. Ce ne sera toutefois pas demain la veille que l’aéroport de Saint-Hubert connaitra un trafic incessant de gros transporteurs. Ces derniers se feront voir très progressivement dans le ciel longueuillois. «Avant qu’on ait du trafic, ça va prendre des années, assure Mme Foyle. On n’arrivera pas à 50 avions par jour tout d’un coup. C’est un plan sur 20 ans.» Il est donc trop tôt pour estimer le nombre de Boeing qu’accueillera l’aéroport dans un avenir rapproché. Il est aussi beaucoup trop tôt pour penser à toute mesure restrictive de bruit à l’égard de ce type d’avions. «Avec les gros transporteurs, la dynamique est complétement différente qu’avec les écoles de pilotage. Les gros avions, ça entre et ça sort beaucoup plus vite», évoque Mme Foyle, d’avis que ces modèles ne susciteront pas autant de grogne que l’avaient faits les manœuvres de posés-décollés par le passé. À ce sujet, Johanne Domingue confirme que les préoccupations à l’égard du bruit sont bien réelles. La nouvelle de l’arrivée des gros transporteurs avaient d’ailleurs suscité bien des commentaires de lecteurs du journal. À quel point le trafic aérien augmentera? Une politique du bruit sera-t-elle instaurée? Comment sera géré le développement de l’aéroport? Voilà des questions pour lesquelles Mme Domingue espérait des réponses. Elle déplore particulièrement le peu d’information divulguée par DASH-L, que ce soit par le biais du comité consultatif sur le climat sonore ou sur le site de DASH-L. Un tel contexte mine le lien de confiance, est-elle d’avis. «Si on arrêtait de nous raconter des histoires, ce serait plus simple. Le site Web et le comité sont supposés être les véhicules pour nous tenir informés. Les gestes doivent suivre les paroles.» Du côté des écoles de pilotage, la venue de gros transporteurs n’aura pas d’impact, selon, la directrice générale de Cargair Josée Prud’homme. «La seule chose, c’est que tout le monde a besoin de pilotes, tout le monde est en pénurie. Si les gens veulent des vacances dans le Sud, on doit avoir des pilotes formés», souligne-t-elle, alors que certaines compagnies gardent des avions au sol, faute de pilotes disponibles.