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Soirée d’information de la Ville de Longueuil: un lieu pas suffisamment accessible, déplore l’AUTAL

le jeudi 31 octobre 2019
Modifié à 9 h 04 min le 01 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Invitée à une séance d’information concernant le réaménagement de la rue Saint-Charles, l'Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL) s’est désolée que la Ville de Longueuil n’ait pas choisi un lieu facilement accessible aux personnes handicapées. Après un compromis proposé par l’administration et jugé insuffisant, il y a finalement eu terrain d’entente. En tant qu’établissement d’affaires de la rue Saint-Charles, l’AUTAL a reçu une invitation à la soirée d'information concernant le projet de réaménagement de cette artère commerciale. La rencontre se tiendra à l’édifice Marcel-Robidas (Maison de la culture) le 4 novembre. Une autre soirée d’information est aussi prévue le 7 novembre. La salle, située au deuxième étage, n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. L’organisation souligne par ailleurs que deux membres de la permanence de l’AUTAL vivent avec un handicap visuel. En réponse à ces préoccupations, la Ville a proposé le 29 octobre que les personnes ne pouvant se rendre à la salle à l’étage assistent à la soirée par vidéoconférence, au rez-de-chaussée. Un animateur aurait aussi été sur place. Après avoir accepté ce compromis, l’AUTAL s’est ravisée. «Les personnes handicapées, qui sont des personnes à part entière, détiennent les mêmes droits que tous les autres citoyens, écrit le directeur général de l’organisation Martin Morin, dans une lettre adressée à l’équipe du projet de réaménagement de la rue Saint-Charles, transmise au Courrier du Sud. En ce sens, nous estimons que les gens d’affaires et les personnes handicapées doivent participer à la soirée d’information en étant dans la même salle, de façon à pouvoir échanger et participer au débat.» Cette proposition contribuerait également à un «sentiment d’exclusion» de ces personnes. Selon M. Morin, l’argument de l’administration municipale voulant qu’aucun autre lieu n’était disponible ne tenait pas la route. Il a ciblé la salle Sainte-Élizabeth du Foyer Saint-Antoine, qui est disponible à cette date et qui peut accueillir 70 personnes, dont des personnes à mobilité réduite. Changer de lieu serait la seul façon pour la Ville de «démontrer votre bon vouloir d’appliquer votre énoncé en matière d’accessibilité universelle», rappelant l’énoncé adopté par la Ville en 2013 à cet égard. Troisième soirée sur l’accessibilité universelle Après des discussions le 30 octobre, l’administration et l’organisme ont trouvé une solution satisfaisante, avance-t-on du côté de la Ville. Une troisième soirée d’information sous le thème de l’accessibilité universelle a été planifiée le 18 novembre, au Foyer Saint-Antoine de la rue Grant. La Ville mentionne que tous les citoyens du secteur seront invités à cette soirée d’information supplémentaire qui aura pour objectif de discuter du projet de réaménagement de la rue Saint-Charles. L’invitation sera envoyée au cours des prochains jours. Les soirées d’information du 4 et du 7 novembre sont maintenues à l’édifice Marcel-Robidas, où la séance sera diffusée dans une salle du rez-de-chaussée. La soirée d'ateliers sur le thème de l'aménagement et de l'ambiance des rues et des places publiques, prévue le 19 novembre à l’édifice Marcel-Robidas, a été déplacée au Foyer Saint-Antoine. «La Ville est bien consciente des principes d’accessibilité universelle qui font partie intégrante des décisions qu’elle prend depuis 2013 afin de faciliter l’accès à tous les citoyens de son territoire, assure la porte-parole de la Ville Julie Martineau. Lorsque, pour des raisons logistiques, de capacité ou de ressources, l’accessibilité universelle n’est pas possible en tout ou en partie, la Ville fait les adaptations nécessaires.» On rappelle que le projet de réaménagement de la rue Saint-Charles est un «projet inclusif qui est centré sur le confort, la sécurité et l’autonomie de tous les usagers [...] en plus d’assurer l’accessibilité et la mobilité». La «norme minimale» Le chef de l’opposition officielle Xavier Léger, à qui avait aussi été transmis la lettre de l’AUTAL, «s’explique très mal» qu’une sortie publique ait été nécessaire pour qu’une solution convenable pour tous voit le jour. Il rappelle l’existence du plan biannuel en matière d’accessibilité universelle, qui couvre entre autres la participation à la vie démocratique. Selon ce plan, la Ville doit mettre en place des normes et procédures en matière d’accessibilité lors de consultations publiques et de participation citoyenne. M. Léger considère que de prévoir des lieux de consultation adaptés à tous est la «norme minimale». «À mon sens, on a clairement manqué de sensibilité, alors que l’application du plan aurait dû suffire à éviter toute controverse, juge-t-il. La moindre des choses, c’est de reconnaître le manque, s’excuser et corriger la situation en s’assurant que l’erreur ne sera pas reproduite.»