Gourmand
Économie

Tirer son épingle du jeu parmi 140 microbrasseries

le mercredi 16 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 décembre 2015

BIÈRES. Cette année, la part de marché des microbrasseries du Québec a augmenté de 1%, mais le nombre de nouveaux brasseurs a grimpé de près de 10%. Pour le maître-brasseur des Trois Mousquetaires à Brossard, cette tendance démontre un débalancement de l'offre et la demande dans ce secteur de l'industrie brassicole.

«La bonne nouvelle, c'est que nous en entendons de plus en plus parler et que le public est de plus en plus curieux, laisse tomber d'emblée le brasseur Alex Ganivet-Boileau. C'est un marché qui est très compétitif et il y a de moins en moins de place pour les produits médiocres. Il y a une certaine sélection naturelle qui va finir par s'opérer.»

Même si les microbrasseurs tentent de se faire une place, les trois principaux brasseurs, Labatt, Molson Coors et Sleeman Unibroue, détiennent plus de 90% des parts de marché. Pourtant, seulement au cours des derniers mois, des dizaines de nouveaux produits de microbrasseries ont atterris sur les tablettes des marchés spécialisés et, à quelques reprises, en épicerie.

«Ça fait beaucoup de produits sur les tablettes pour une si petite part du marché, explique M. Ganivet-Boileau. Tirer notre épingle du jeu à travers tous ces produits, c'est vraiment un beau défi. Jusqu'à maintenant, nous nous en sortons assez bien et Les Trois Mousquetaires sont bien positionnés dans le monde de la microbrasserie.»

Innover pour mieux se démarquer

Alex Ganivet-Boileau ne voit pas que de mauvais côtés à cette féroce concurrence qui s'est installée au cours des dernières années. Il s'agit, selon lui, d'une manière d'inciter les brasseurs à se démarquer et à faire leur place dans l'industrie brassicole.

«Chaque fois que nous sortons un nouveau produit, il y a une très belle réception de la part de nos clients. C'est certain que la concurrence nous pousse à redoubler d'ardeur et à chercher à donner le meilleur de nous-mêmes.»

Les Trois Mousquetaires tentent d'évoluer à travers plusieurs gammes de produits; certaines bières sont plus grand public, comme la gamme régulière qui se veut une porte d'entrée dans l'univers de la microbrasserie, et d'autres sont plus costaudes, comme Les Grandes Cuvées, par exemple, qui sont des bières de dégustation rondes et liquoreuses avec un taux d'alcool variant entre 8,6 et 10,5%.

«Il y a beaucoup de gens pour qui la bière est un liquide jaune, pétillant et qui ne goûte pas grand-chose. Mais depuis la dernière décennie, les Québécois se sont ouverts aux vins, aux spiritueux et à la bière pour découvrir de nouvelles saveurs, relate le brasseur. C'est encourageant pour nous, puisque de plus en plus de personnes sont ouvertes à découvrir nos produits.»

Après les microbrasseries, la microdistillerie

Alors que les Québécois tentent de plus en plus de se procurer des produits locaux, La Fabrique à Boire, située dans le Quartier DIX30, est le premier bar à cocktails à créer des alcools disponibles en exclusivité dans ses succursales.

«L'idée de base est d'offrir un produit différent et unique à notre clientèle. Nous croyons que le marché de la microdistillerie sera très florissant au Québec dans les prochaines années et nous voulions être les premiers à se lancer dans ce marché», explique le porte-parole et barman en chef de la Fabrique à Boire, Maxime Boivin.

Les cinq variations de liqueurs sont créées à base d'alcool de maïs, d'eau de source de Saint-Alexis et d'arômes inspirés du Québec. La gamme baptisée Moonshine – qui fait référence à l'alcool blanc non vieilli en fût – pourrait facilement remplacer l'alcool dans votre cocktail préféré.

«Notre travail est très artisanal et les clients apprécient ça! Par exemple, si quelqu'un commande une vodka canneberge, nous lui proposons le Moonshine basilic et petits fruits, et je dirais que 9 fois sur 10, nous avons une réaction positive.»