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COVID-19

Travail des députés fédéraux: des « guichets uniques » pour informer les citoyens

le dimanche 19 avril 2020
Modifié à 13 h 10 min le 19 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Depuis le début de la crise, les téléphones et courriels ne dérougissent pas dans les bureaux (en mode télétravail ou non) des députés fédéraux. Du rapatriement des Canadiens coincés à l’étranger aux multiples interrogations entourant les programmes d’aide fédéraux, les citoyens ont besoin de soutien et d’être informés, constatent les élus. «Heures de fous», «travail d’équipe 7 jours sur 7» et «centaines de courriels» font partie du vocabulaire des députés contactés par Le Courrier du Sud. Les premières semaines ont été principalement consacrées à répondre aux demandes d’aide de Québécois coincés aux quatre coins du monde, impatients de revenir à la maison avant que les frontières des pays ne se referment. «Depuis trois semaines, on ne fait que ça, relatait la députée Alexandra Mendès, en entrevue, le 6 avril. On va continuer de recevoir des demandes, mais il y a un moment où ce ne sera plus possible. Espérons que ce moment ne vienne pas trop tôt.» En tout, 48 citoyens de Brossard–Saint-Lambert ont reçu le soutien de son équipe pour revenir au pays. Parmi eux, près d’une vingtaine provenaient des États-Unis ou de croisières y ayant accosté. Comme porte-parole du Bloc Québécois en matière d’affaires étrangères, le député de Montarville, Stéphane Bergeron, a été grandement sollicité. Deux fois par semaine, il était réuni sur une conférence téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères et les porte-paroles des autres partis en la matière.  «On a créé une cellule de crise où les députés pouvaient soumettre leurs questions», mentionne-t-il. [caption id="attachment_89288" align="alignright" width="424"] Une «rencontre» de l’équipe de Sherry Romanado[/caption] Au bureau du député de Longueuil–Saint-Hubert, Denis Trudel, l’équipe a aidé une trentaine de Québécois provenant du Maroc, du Chili, du Burundi, de l’Inde ou encore de l’Équateur, à rentrer à la maison. M. Trudel évoque à quel point il a été difficile pour certains Longueuillois de trouver un vol dans ces circonstances. Les Québécois pris au Pérou étaient avisés par courriel lorsqu’un vol se libérait. Certains avaient programmé une alerte sur leur boîte courriel, de sorte que le vol se remplissait en une dizaine de minutes. Le député souligne que, pour un couple un peu plus âgé, moins à l’aise avec la technologie, c’était impossible de s’inscrire. «C’était des gens malades qui avaient besoin de médicaments, expose le député. Ça entraînait beaucoup d’angoisse, mais on a pu s’arranger.» Ce lien direct qu’assure le député entre le citoyen et Services Canada avait quelque chose de réconfortant, remarque pour sa part la députée de Longueuil–Charles-LeMoyne, Sherry Romanado. «Le simple fait qu’il puisse parler à quelqu’un était rassurant. C’est touchant de rapatrier beaucoup de gens de l’extérieur, de les accompagner.» La PCU Depuis quelques temps, les députés s’affairent surtout à répondre aux nombreuses questions des citoyens entourant les divers programmes d’aide, tout particulièrement la Prestation canadienne d’urgence. Chaque citoyen expose sa situation, avec ses particularités; autant de cas de figure qui, parfois, mettent en lumière les oubliés de ces imposants programmes élaborés en peu de temps. «Ces appels ont permis de bonifier les programmes, se réjouit Mme Romanado. J’ai eu la chance de parler au Conseil des ministres pour demander si on peut aider des citoyens qui sont dans certaines situations particulières. À deux reprises, j’ai parlé directement à notre premier ministre.» Denis Trudel évoque aussi l’importance de rapporter les cas de ces gens qui «tombent dans les craques» pour les aider, autant que possible. «La clé, c’est d’être à l’écoute.» L’équipe de Stéphane Bergeron a d’ailleurs publié des tableaux afin d’aider les citoyens à s’y retrouver. Même pour les députés, maîtriser la connaissance de ces programmes représentait un défi. «Ces mesures ont été définies par règlement, ce qui fait que nous n’en connaissions pas les détails tant qu’ils n’avaient pas été adoptés. C’était parfois un peu déroutant.» Préparer la suite [caption id="attachment_89289" align="alignleft" width="362"] L’équipe de Stéphane Bergeron en télétravail[/caption] En plus du soutien offert aux organismes de la circonscription, les députés songent également aux semaines à venir, notamment à la reprise des travaux de la Chambre des communes, quel qu’en sera le moment et la forme. Des projets d’étude avaient été mis en place par le Comité des affaires étrangères et du développement international, auquel siège M. Bergeron, et ceux-ci reprendront sans doute sous un nouvel angle. Sherry Romanado rapporte l’existence d’études d’impact de la COVID-19 qui feront l’objet de discussions du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie, dont les séances virtuelles seront publiques. Pour tous les députés, le travail de circonscription demeure plus qu’essentiel en ce temps de crise. «On est présents, on est là, en soutien aux gens. Il ne faut pas lâcher, évoque Denis Trudel. Je sens un élan de solidarité, à Longueuil et dans tout le Québec. Il faut continuer, de grosses étapes s’en viennent.»