Justice
Faits divers

Le récidiviste Yannick Perreault passera 5 ans en prison

le mercredi 17 octobre 2018
Modifié à 13 h 47 min le 17 octobre 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Il s’est rabattu sur une fillette après avoir voulu violer sa mère

Une sentence de cinq ans a été décernée lundi à Yannick Perreault pour des gestes à caractère sexuel commis sur deux victimes, en 2003 et 2017. La mère de la victime, une fillette de six ans à l’époque, a fondu en larmes en apprenant qu’elle était la personne préalablement visée par les pulsions de l’agresseur récidiviste, le 5 juin 2017, à Saint-Basile-le-Grand. Cette dernière en a été informée à la lecture d’un rapport psychiatrique devant le tribunal, à Longueuil. «Le soir des événements, monsieur voulait répondre à ses besoins qui ne se contrôlent pas et était prêt à se rabattre sur n’importe quelle victime», a lu le procureur de la Couronne Miguel Boisvert. Pulsions incontrôlables Il a été rapporté en cour que l’homme de 45 ans de forte taille était poussé par des idées de viol et de séquestration lorsqu’il consommait de la cocaïne et du crack, desquels il est dépendant. Perreault présentait des antécédents en pareille matière et a subi plusieurs thérapies infructueuses. La mère a dit ne pas être surprise que les intentions de l’agresseur étaient dirigées vers elle, malgré le choc qu’elle a subi en l’apprenant. «Je n’ai pas peur de lui. Je suis consciente que ce sont des pulsions, a-t-elle dit. Mais je l’ai vu sourire. Il n’a pas l’air de quelqu’un de repentant.» Suggestion commune La juge Magali Lepage a suivi la suggestion commune des avocats au dossier. «Dans les circonstances, ça tient compte des faits, a-t-elle précisé. Vous avez abusé de personnes vulnérables et de la confiance de gens prêts à vous aider.» La Couronne s’est questionnée sur «la réelle motivation à changer» de l’agresseur et son «pattern de violence». «La récidive est venue peu de temps après sa thérapie de deux ans et monsieur se déresponsabilise en mettant ses actes sur le dos de la consommation, a rapporté Me Boisvert. Il ne se dit pas attiré par les mineurs, mais il a fait deux victimes, une de sept ans et une autre, adolescente.» L’avocat a également souligné la préméditation des gestes; l’accusé ayant dû élaborer des stratagèmes pour isoler ses victimes. Présence de parents Yannick Perreault, de Longueuil, se faisait héberger par des connaissances afin de faciliter sa réhabilitation. Selon ce qu’il a affirmé lors de ses évaluations, Perreault se dirigeait vers la mère de sa victime. Comme elle dormait aux côtés de son conjoint, il s’est tourné vers la fillette, malgré la présence de parents. L’enfant n’aurait apparemment pas conservé de séquelles importantes des événements. «Elle ne parle pas de lui et est assez ouverte. Elle n’a pas de crainte des hommes, a confié le père de la victime. Je trouve que toutefois que la sentence est courte pour ce qu’il a fait.» Pour ce qui est de l’autre victime, l’accusé avait faussement invité l’adolescente, en 2003, à effectuer du gardiennage chez lui après l’avoir croisé dans la rue. La plainte a été déposée après l’arrestation de l’abuseur, en 2017. En déduisant sa détention préventive, Yannick Perreault passera un peu moins de trois ans derrière les barreaux. Le prédateur sexuel, déclaré délinquant à contrôler, avait plaidé coupable le 14 novembre 2017. Il aura des conditions strictes à respecter pendant sept ans, à sa sortie de prison.