Actualités

Un édifice vide qui dérange le voisinage

le mercredi 24 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 juin 2015
Par Annick Oligny

annick.oligny@tc.tc

Texte du Brossard Éclair

SECTEUR DES B. Stationnement visité par les jeunes la nuit, muret de briques qui se désagrège et pelouse non entretenue; les désagréments engendrés par le local vide d'une ancienne épicerie du boul. Milan, fermée depuis l’hiver 2011, s'accumulent et découragent plusieurs résidents du secteur.

Malgré le fait que des centres de liquidation s'y soient installés temporairement, les locaux du 6425, boul. Milan sont généralement vides et leur apparence négligée n'est plus la bienvenue dans le voisinage.

Alors que la Ville affirme ne rien pouvoir faire, comme aucun règlement municipal n’a été enfreint, et que le propriétaire de la bâtisse, Vista Properties, refuse de commenter la situation, le Brossard Éclair a rencontré deux familles qui résident dans le quartier depuis de nombreuses années et qui prétendent que la fermeture de l'épicerie a entrainé le déclin du secteur, qu'ils qualifient de «mal-aimé» et de «ghetto».

Il répare le muret lui-même

Hosny Abdel-Rahman vit sur place Bourassa depuis 1973 et y a élevé ses enfants.

«Lorsque l'épicerie était ouverte, c'était bien entretenu et nous n'avions rien à dire, se rappelle-t-il. Aujourd'hui, le stationnement se transforme en lieu de rencontres la nuit et le mur de briques se désagrège continuellement, sans que personne ne s'en préoccupe», explique le résident, qui a réparé lui-même le muret devant sa résidence.

Des graffitis qui dérangent

Un autre couple qui vit sur place Bourassa déplore la présence de graffitis et l'état général du bâtiment.

«Il arrive que des jeunes jettent des briques qui se sont détachées du mur et nous craignons qu'un jour, ils brisent une vitre où qu'ils abiment notre voiture. C'était une rue très tranquille ici et maintenant, nous devons endurer ça», explique le couple qui a élevé ses enfants dans cette rue qui débouche sur le parc Boisclair et qui mène à l'école Georges-P.-Vanier.

Les deux résidents, qui préfèrent conserver l’anonymat, ont déjà appelé le Service de police de Longueuil (SPAL) parce qu'ils apercevaient des graffiteurs, mais par peur de représailles, ils n'ont pas voulu déposer de plainte formelle.

Ils remarquent une augmentation du nombre de voitures d'urgence qui circulent sur le boul. Milan, ce qui les empêche aujourd'hui de dormir les fenêtres ouvertes.

Le porte-parole du SPAL Mark David affirme que cette situation n'est pas attribuable à une augmentation du nombre de délits, mais bien au fait que le boul. Milan est un corridor souvent emprunté par les policiers en service, compte tenu de sa localisation.

Du côté du SPAL, on ne remarque pas de hausse dans le nombre de méfaits et de délits dans ce secteur de la ville.

Un entretien qui laisse à désirer

Les deux familles s'entendent pour affirmer que la tranquillité qui les avait motivés à acheter leur maison dans ce secteur a disparu. Elles ont contacté leur conseiller municipal, Pierre O’Donoughue, mais rien ne semble changer. Au moment de mettre sous presse, le conseiller n'avait pas encore rappelé le Brossard Éclair.

Le directeur des communications de Brossard, Alain Gauthier, rappelle quant à lui que dans le cas d'un édifice privé, la Ville n'a pas le contrôle sur l'état des lieux lorsqu'aucun règlement municipal n'est enfreint.

Hosny Abdel-Rahman affirme avoir fait deux plaintes depuis le mois de mai concernant la pelouse de l'ancienne épicerie, dont la hauteur excède les 20 cm permis par Brossard. Du côté de la Ville, on indique cependant qu'aucune plainte n'a été déposée concernant ce bâtiment cette année. On précise toutefois qu’en 2014, deux plaintes ont été enregistrées à ce sujet et que la Ville avait remédié à la situation.

Dans une situation où la pelouse d'un terrain privé n'est pas entretenue de manière convenable, la Ville envoie un avis au propriétaire et, dans le cas où ce dernier ne règle pas la situation, elle est en droit de procéder à la tonte, pour ensuite lui refiler la facture.

Lors du dernier passage du Brossard Éclair sur les lieux, le 18 juin, la pelouse avait été entretenue.

Un projet dans l'air?

Une rumeur veut qu'une entreprise se soit montrée intéresser à occuper l'édifice du 6425, boul. Milan, mais aucune confirmation n'a été faite à ce sujet et le local est toujours à louer.

Michel Cohen, président de Vista Properties, entreprises responsable du local, indique que plusieurs entreprises intéressées ont posé des questions sur le bâtiment, sans toutefois indiquer qu'un projet y verrait le jour.