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Un endroit où tous les enfants trouvent leur place

le mardi 21 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 21 juillet 2015

PORTRAIT. Trouble du spectre de l'autisme (TSA), trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/TDAH), troubles anxieux, enfants neurotypiques: dans le dojo de Yannick Grenon, au centre Karaté familial Saint-Hubert, tous les enfants trouvent leur place et personne ne porte d'étiquette.

:«Nous insistons vraiment sur les résultats avec tous les enfants et dans le centre, personne ne peut voir la différence qui existe entre eux. L'estime se bâtit dans le dojo, mais elle influence toutes les sphères de la vie de ces jeunes», lance d'emblée le propriétaire et instructeur au Karaté familial Saint-Hubert, Yannick Grenon.

Lors des activités, Yannick Grenon, communément appelé senseï, ne demande qu'une seule chose à ses élèves: le respect.

«Nous récitons le code d'honneur avant chaque séance de karaté et la règle la plus importante est celle du respect. Si quelqu'un tombe ou a de la difficulté à faire un mouvement, personne ne va rire ou se moquer de lui, explique M. Grenon. Dès le départ, nous leur parlons de ce mot qui est en voie de disparition et cette règle leur permet d'être eux-mêmes et de prendre leur place dans le groupe, malgré leurs différences.»

Bouger tout en étant discipliné

Les arts martiaux sont un excellent moyen de canaliser l'énergie des jeunes karatékas, tout en leur imposant une discipline et des méthodes de concentration.

«Nous appliquons une discipline qui influence directement leur comportement à l'école et à la maison. Le karaté c'est beaucoup plus profond que des kicks et des punchs; c'est un mode de vie!»

Si la plupart des enfants qui entrent pour la première fois dans le dojo ont peu d'estime de soi, ils en ressortent complètement changés, et ce, dès les premières séances.

«J'ai vraiment vu un changement de comportement chez mon fils. Il a beaucoup plus confiance en lui, il ose et échange beaucoup plus avec les autres enfants», raconte la mère d'un garçon diagnostiqué TSA.

Après la danse et le soccer, enfin le karaté

Il n'est pas toujours facile d'intégrer un enfant TSA ou TDAH dans un groupe. Mais pour les familles rencontrées par Le Courrier du Sud, l'approche offerte par le Karaté familial Saint-Hubert est complètement différente de tout ce qu'elles ont pu voir auparavant.

«Le karaté inculte une discipline à mes garçons, mais la manière de l'enseigner leur apprend différentes valeurs et il y a un impact direct dans leur vie», raconte la mère de deux garçons diagnostiqués TDAH, Xavier et Alexis.

Comme les interactions sociales sont plutôt difficiles pour les enfants ayant un TSA, la plupart des sports d'équipe ne sont pas adaptés pour eux. Le karaté, quant à lui, permet de se concentrer sur soi tout en étant inclus dans un groupe.

«Ici, mon garçon est normal. L'enseignement est tellement bien adapté qu'il est capable de suivre comme tout le monde. C'est excellent pour son estime personnelle», explique la maman de Frédéric.

La recette gagnante de la confiance

Toute est une question de confiance pour Yannick Grenon, qui se fait un devoir d'augmenter l'estime personnelle de chacun des enfants qui fréquentent son dojo. Étoiles de réussite, objectifs, ceintures de karaté, ce sont toutes les façons de pousser les enfants encore plus loin, et par le fait même, leur montrer qu'ils sont capables d'aller au-delà de leurs difficultés.

«Je dis souvent que nous sommes un centre de développement personnel. Nous sommes ici pour travailler sur nous-mêmes et nous voulons que les jeunes donnent le meilleur, raconte M. Grenon. Lorsqu'ils ont atteint leur limite, nous en demandons encore plus.»