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Un entrepreneur brossardois séduit quatre «dragons»

le lundi 08 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 08 juin 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Texte du Brossard Éclair

AFFAIRES. Le combat était féroce à l'émission Dans l'œil du dragon pour s'associer à Certimail et son président, le Brossardois Philippe Le Roux: au final, quatre dragons ont investi dans cette entreprise qui offre aux PME un processus de conformité à la loi anti-pourriels.

«C'est parfait, c'est exactement l'offre que je voulais et j'ai quatre dragons!», lance M. Le Roux.

Après qu'Alexandre Taillefer et Serge Beauchemin aient devancé leurs collègues et proposé à la dernière minute d'investir 150 000$ pour 30% de l'entreprise, Martin-Luc Archambault et Mitch Garber se sont joints à l'entente, une fois la présentation en studio terminée.

Au départ, c'est pourtant MM. Archambault et Garber, ainsi que Danièle Henkel, qui proposaient de mettre 150 000$ sur la table, pour 50% de Certimail. Cette offre initiale n'était pas tout à fait satisfaisante aux yeux de M. Le Roux.

«Céder 50%, pour moi, ce n'était pas acceptable. J'ai monté moi-même cette entreprise, j'y ai mis 200 000$ de ma poche», avance-t-il.

Signe de l'intérêt des dragons, la présentation de M. Le Roux a duré une heure, alors que les candidats discutent normalement une vingtaine de minutes avec eux.

«Ils me bombardaient de questions. Je me sentais sur un terrain de tennis, devant cinq champions!», raconte le Brossardois.

Quelques jours après la diffusion de l'émission du 18 mai, M. Le Roux avoue être débordé.

«Sur les réseaux sociaux, nous sommes très consultés, par des milliers d'entreprises. Ça n'arrête pas! Des dizaines veulent s'inscrire!», s'enthousiasme-t-il.

Des demandes de partenariat de la part d'entreprises de services en marketing web et informatique ont aussi afflué.

La loi anti-pourriel démystifiée

La loi canadienne anti-pourriel (Loi C-28), effective depuis juillet 2014, est excessivement complexe, sévère et méconnue, estime Philippe Le Roux. Il rappelle que cette loi basée sur la dénonciation a jusqu'à maintenant entraîné 31 M$ d'amendes.

«C'est une des seules lois qui compte sa propre police: 30 enquêteurs du CRTC ne font que ça.»

Contrairement à une croyance répandue, la loi anti-pourriels concerne tous les messages rédigés dans un contexte commercial et ne se résume pas qu'à une question de consentement pour la réception de courriels, relève M. Le Roux.

C'est pourquoi l'entrepreneur a pensé à une technologie qui permettrait spécialement aux PME de certifier que leurs pratiques sont conformes à la loi et protégées de toutes enquêtes et pénalités.

«Les grandes entreprises peuvent se payer des consultants pour ça, mais les PME n'ont pas 10 000$ à débourser pour ces services», expose l'entrepreneur.

Une fois les nombreuses recherches effectuées, les partenaires et le financement trouvé, la plateforme Certimail a pris vie en novembre 2014. Déjà, une centaine d'entreprises y ont adhéré. Les entrepreneurs répondent à quelques questions afin de dresser leur portrait, puis le système leur envoie des recommandations optimisées en fonction de leur profil et de leurs pratiques. C'est un procédé 100% automatisé.

La phase des «bébés» est passée

Au cours de sa carrière, Philippe Le Roux a mis sur pied quatre entreprises, dont Pheronome, la première agence web au Québec. Après s'être investi auprès de grandes entreprises, il sentait le besoin d'aider les PME.

«Les petites et moyennes entreprises font la richesse de notre société. Je voulais trouver un moyen de répondre à leurs besoins.»

L'entrepreneur partage la même vision que le dragon Mitch Garber, qui croit que Certimail pourrait éventuellement être vendu pour plusieurs millions de dollars. Certimail est donc appelée à grandir et M. Le Roux ne la voit pas comme son "bébé".

«C'est ma quatrième entreprise, alors j'ai dépassé la phase des bébés! Être entrepreneur a été un des grands apprentissages de ma vie. Une entreprise qui a du succès, c'est quand on crée quelque chose qui va nous dépasser. Et quand ça nous dépasse, ça ne nous appartient plus.»