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Un été exceptionnel pour les clubs de golf

le mardi 29 septembre 2020
Modifié à 16 h 40 min le 28 septembre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La saison de golf 2020 au Québec passera à l’histoire comme ayant été «la plus exceptionnelle» depuis des lustres en termes d’achalandage, de l’avis des propriétaires de terrains de golf de la région. «Ça me fait penser à quand on a acheté il y a 36 ans», raconte Marcel Pigeon, copropriétaire du Club Bellevue à Léry. «On est passé d’une peur de ne rien faire de l’été à une année overbookée, renchérit Magali Campeau, adjointe administrative au Club de golf Triangle d’or à Saint-Rémi. Elle évalue que cette saison est d’exception depuis 10 ans. «D’habitude, il reste parfois des trous dans les départs en après-midi, mais cette année, aucun. Dès le lundi matin, on ouvrait les réservations et c’était plein rapidement», ajoute-t-elle. Certains jours en juin, des joueurs ont pris le départ du parcours du 18 trous à 18h04, tout en sachant qu’ils ne terminaient pas leur ronde en raison de la noirceur, du jamais vu pour elle! Même son de cloche auprès d’Éric Lafrenière, directeur général de la Société rive et parcs de Longueuil, qui gère le Parcours du cerf. «On s’enligne pour 10% d’augmentation», évalue-t-il. Pour sa part, Martin Ducharme, de l’Association des clubs de golf du Québec (ACGQ), n’hésite pas à comparer l’engouement actuel au boom des années 1990.

«La saison 2020 passera à l’histoire. C’est fou, elle ne veut pas s’arrêter!» -Martin Ducharme, de l’Association des clubs de golf du Québec
La pandémie n’est pas étrangère à cet achalandage, selon les propriétaires. Le fait aussi que ce sport soit pratiqué à l’extérieur le rend plus sécuritaire. «Les gens n’avaient rien à faire, dit M. Pigeon. Certains joueurs ont ressorti leurs bâtons des boules à mites.» «On a vu beaucoup de nouveaux clients âgés entre 20 et 35 ans, qui venaient jouer entre amis en fin de journée. Au début de l’été, ils ne pouvaient pas jouer à la balle ni au dekhockey et cherchaient une activité sportive à pratiquer», constate M. Lafrenière. Des joueurs juniors ont aussi foulé les terrains en plus grand nombre qu’à l’accoutumée, signe que «les efforts depuis plusieurs années du golf en milieu scolaire» commencent à rapporter leurs fruits, selon l’ACGQ. La météo exceptionnelle est un autre facteur qui a contribué à l’achalandage accru. «On a eu une seule journée de pluie qui nous a obligés à fermer, dit Mme Campeau, et trois demi-journées de mauvais temps.» Une passion qui se poursuit Les terrains de la région fermeront autour du 1er novembre et la fin de saison s’annonce aussi prometteuse, selon eux, tant la demande ne baisse pas. Cet engouement risque de poursuivre l’an prochain. «D’habitude, les joueurs qui veulent devenir membre, que ce soit auprès d’un club privé ou public, entreprennent les démarches après les Fêtes, mais là, ils y pensent déjà», dit M. Ducharme. De son côté, le Parcours du cerf entrevoit que la prévente des livrets 2021, qui permet aux joueurs d’économiser sur l’achat de plusieurs parties, sera bonne. Le Club de golf Bellevue est aussi d’avis que la saison 2021 puisse être aussi fructueuse. Le seul hic? La difficulté à trouver de la main-d’œuvre en raison du soutien financier du gouvernement fédéral, déplore M. Pigeon. «La saison 2020 passera à l’histoire. C’est fou, elle ne veut pas s’arrêter!» -Martin Ducharme, de l’Association des clubs de golf du Québec Ombre au tableau La seule ombre au tableau est l’annulation des tournois, la baisse d’achalandage marquée pour les salles de réception et une plus faible demande pour l’alcool et la nourriture.