Un passé sombre pour ces chimpanzés
Les chimpanzés ont été utilisés dans une foule de recherches biomédicales depuis des décennies, que ce soit pour l’hépatite, des maladies infectieuses ou des troubles neurologiques. Étant donné leur bagage génétique 98,6% similaire à celui des humains, ils ont l’"avantage" de pouvoir attraper les mêmes maladies que les hommes. Les chimpanzés ont aussi été envoyés dans l'espace, afin de savoir si l'expérience était viable pour les humains.
Plusieurs de ces chimpanzés de laboratoire se sont d’ailleurs faits administrés le VIH, même s'ils ne pouvaient contracter le sida, ce qui en a fait finalement de pauvres cobayes pour la recherche. C’est le cas de Sue Ellen, la plus vieille chimpanzé à Fauna, qui a été utilisée pendant 14 ans pour la recherche.
Le calendrier des diverses opérations et tests qu’a subis un autre chimpanzé, Rachel, montre le peu de considération des spécialistes pour l’animal: des biopsies du foie par aiguille à répétitions, en plus de biopsies ouvertes. Dans le premier cas, une aiguille est inséré dans le foie, un peu comme si un outil perçait l’organe. Tous les chimpanzés de Fauna qui ont subi ce type de tests ont aujourd'hui le foie sérieusement endommagé.
De plus, chaque opération signifie une anesthésie, avec des drogues très fortes pouvant causer des psychoses chez les humains.
«À 8 ans, Regus avait subi 250 anesthésies. Pas seulement pour des tests, mais aussi quand ils lavaient sa cage, soit deux fois par semaine, ou même pour quelque chose d’aussi banal que de polir ses ongles, s’insurge Dre Mary Lee Jensvold. C’est pour eux une expérience extrêmement stressante, douloureuse et difficile. Et ce l’est aussi pour les chimpanzés autour, qui voient tout ça.»
Du côté des singes hébergés chez Fauna, trois sur quatre ont été utilisés dans diverses recherches biomédicales, pour l’anorexie ou le glaucome par exemple. Eugene, quant à lui, a passé plus de 20 ans de sa vie dans la vitrine d’une animalerie de Québec.
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