Faits divers

Un policier coupable de négligence pour avoir tiré sur une voiture

le mardi 23 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 23 août 2016

JUSTICE. Un policier de Longueuil a été reconnu coupable d'usage négligent de son arme de service, hier. En 2011, il avait tiré un coup de feu vers une conductrice qui venait de faire un « stop américain ».

Marc-Olivier Perron est resté impassible dans la salle de cour lorsque la juge Anouk Desaulniers a rendu son verdict de culpabilité.

L'affaire remonte au 26 octobre 2011. Comme nous le rapportions le 22 avril, Perron et trois autres agents du Service de police de l'Agglomération de Longueuil (SPAL) se rendaient à une résidence de la rue Paré afin d'exécuter un mandat d'arrestation. Alors qu'ils traversaient la rue, une conductrice a ralenti à l'approche de l'intersection de la rue Hémard, avant de repartir sans s'être complètement immobilisée.

Perron, qui se trouvait devant les autres agents, a dégainé son arme et a tiré en direction de la conductrice alors qu'il reculait pour éviter l'impact. La conductrice n'a pas été blessée.

Geste dangereux

Marc-Olivier Perron a plaidé qu'il croyait que la conductrice se dirigeait intentionnellement sur lui pour le faucher et qu'il a tiré pour se protéger et pour protéger ses trois collègues.

La juge Anouk Desaulniers ne l'a pas vu ainsi, affirmant dans son jugement qu'un tel geste « gratuit » serait « tout à fait exceptionnel ».

Elle souligne également que, si l'agent Perron avait atteint sa cible, le véhicule en mouvement aurait été tout aussi dangereux avec une conductrice blessée ou morte.

« L'accusé tire sans avoir le temps de considérer la ligne de son tir; il fait noir; sa cible est en mouvement. La balle tirée pouvait rater son objectif et potentiellement atteindre tout passager du véhicule. L'accusé n'a pris aucune précaution à cet égard », ajoute la juge Desaulniers.

Réaction déraisonnable

Dans cette affaire, la Couronne devait notamment montrer que l'agent Marc-Olivier Perron avait agi à l'encontre de ce dont on pourrait s'attendre d'une personne raisonnable et pareilles circonstances. S'appuyant sur les gestes des trois autres policiers présents lors de l'incident, la juge Desaulniers a déterminé que ce n'était pas le cas.

« Il convient par ailleurs de souligner qu'aucun des trois autres policiers présents sur la scène n'a indiqué avoir perçu une attaque, bien que tous ont craint d'être fauchés par le véhicule. (…) Seul l'accusé a cru opportun de dégainer son arme pour se défendre », écrit-elle.

À la sortie du tribunal, Perron a indiqué qu'il n'avait pas encore décidé s'il porterait la cause en appel.

Avec la collaboration de Jos Morabito.