Actualités
Communauté

Un projet de réinsertion sociale qui grandit et fait grandir

le mardi 11 septembre 2018
Modifié à 7 h 34 min le 11 septembre 2018
Par Vanessa Picotte

vpicotte@gravitemedia.com

COMMUNAUTÉ. Pour une deuxième année, des milliers d’abeilles vrombissent autour du siège social d’Agropur, dans l’arr. de Saint-Hubert. Les insectes jaunes et noires y ont élu domicile jusqu’à la prochaine récolte du Miel de Bonneau. En plus de contribuer à la pérennité des abeilles, ce projet de réinsertion sociale permet à des apprentis apiculteurs de l’Accueil Bonneau de développer un sentiment d’accomplissement et de valorisation. Il s’agit pour plusieurs participants d’un levier concret pour leur réinsertion à la société. «À la base, c’est une belle et grande équipe et chaque membre fait partie de quelque chose de plus grand que lui, explique Daniel Epstein, un bénévole qui accompagne les gars de l’Accueil Bonneau sur les sites d’apicultures. Il y a des semaines qui sont plus difficiles que d’autres, car les abeilles sont agressives, mais les gars ne lâchent pas et comprennent que ça fait partie de la nature et de l’enjeu.» Cet été, 12 ruches ont été installées dans le boisé du siège social de la coopérative, soit 4 de plus que l’an dernier. Chaque trois semaines, une dizaine d’apprentis de l’Accueil Bonneau se rendent chez Agropur pour prendre soin des ruches, où d’ici quelques semaines seront extraits des dizaines de kilos de miel. «Le Miel de Bonneau est un projet social qui fait du bien à de nombreux égards. Grâce au support de la communauté, l’Accueil prend soin des gars, les gars prennent soin des abeilles et les abeilles prennent soin de la vie, illustre le directeur général de l’Accueil Bonneau Aubin Boudreau. Cette entraide circulaire aide nos gars à se reconstruire.» D’apprenti apiculteur à employé John Levasseur est un exemple plus que parfait de la réussite du projet mis en place en 2014. Celui qui s’occupe de la production sucrée des abeilles depuis 2016 a récemment été embauché par Alvéole. L’année dernière, John avait expliqué qu’il était un «néophyte, mais très au fait du déclin dramatique des abeilles». «John est maintenant un employé à temps plein chez Alvéole et je crois que c’est une des plus belles histoires du projet, explique l’apiculteur d’Alvéole Alexis Daudelin. La ruche est un outil pédagogique incroyable pour donner confiance et stimuler le courage.» Pour l’apiculteur, plusieurs participants du projet sont aujourd’hui «pratiquement des apiculteurs à part entière». Un site «exceptionnel» De nombreux apprentis apiculteurs présents lors du passage du Courrier du Sud ainsi que l’apiculteur Alexis Daudelin s’entendent pour dire que le site de l’arr. de Saint-Hubert est «définitivement l’un des plus beaux». «L’environnement est exceptionnel. Il y a une variété de fleurs qui permettent une entrée de nectar tout au long de la saison», explique Alexis Daudelin. Le fruit du travail des apprentis apiculteurs sur les sept sites du projet sera récolté à l’automne et vendu dans certaines épiceries Metro. Agropur achète quant à lui tout le miel produit sur son site pour le revendre à ses employés tout en les sensibilisant au projet.