Culture

Un «Tabarnak» de beau rassemblement !

le samedi 13 octobre 2018
Modifié à 8 h 24 min le 13 octobre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

CIRQUE. Des signes ostentatoires, on en compte certainement quelques-uns sur la scène de Tabarnak, la plus récente création du Cirque Alfonse qui, depuis ses débuts, explore le patrimoine québécois. Ses artistes ont trouvé en l’église un terreau fertile. Jusqu’ici peu exploré dans le monde circassien, l’église s’avérait l’«univers riche empreint de symboles extraordinaires» idéal, avance l’artiste et le confondateur du Cirque Alfonse Antoine Carabinier. Après tout, la célébration de la messe porte déjà en elle la notion de spectacle. «Il y a tellement d’images. Et une sorte de célébration qu’est la messe nous donne un terrain de jeu énorme pour un spectacle de cirque», reconnait-il. Au-delà de son titre un brin provocateur, Tabarnak ne se veut pas une critique de l’église. «Le public ne sait pas trop à quoi s’attendre. Au début, il est souvent sceptique, mais au final, tout le monde est touché par l’authenticité et l’effet de rassemblement, peu importe la croyance et la religion de chacun», explique-t-il, alors que le spectacle a voyagé en Australie, en France, en Italie, en Espagne, en Écosse et au Mexique. Le Cirque Alfonse fait de Tabarnak un spectacle d’abord et avant tout rassembleur, ne serait-ce qu’en alliant diverses formes d’arts vivants: danse, musique, chant, théâtre et cirque. Le tout, dans une comédie musicale. «On voulait une musique puissante et des artistes qui performent en groupe et non en solo, décrit l’artiste. Tous sont sur scène pendant tout le spectacle.» Ce n’est d’ailleurs pas tant la religion que l’église comme lieu de rassemblement qui a fait l’objet des recherches approfondies du metteur en scène Alain Francoeur. L’idée de rassemblement habite les précédents spectacles du Cirque Alfonse, tels Brunante, qui revisitait les soirées d’antan, et BARBU, qui s’intéressait aux foires d’antan. Se pourrait-il qu’aujourd’hui, peu de lieux de rassemblement ont remplacé le fameux perron d’église qui était autrefois l’occasion pour les villageois de mettre leur «placotage» à jour? «Pour ma part, je crois que oui, répond Antoine Carabinier. Les gens sont de plus en plus solitaires et on s’ouvre de moins en moins aux autres. Ça se ressent même dans notre public. C’est de plus en plus difficile d’attirer le monde dans les salles de spectacles. Les réseaux sociaux et les sites de streaming en sont à mon avis une grande cause.» Au Théâtre de la Ville le 20 octobre.