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Une bénévole garde la tête des nouveau-nés au chaud

le jeudi 11 mars 2021
Modifié à 11 h 45 min le 06 mars 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

À quelque chose malheur est bon. Si Denise Van Bocksteale ne s’était pas fracturé une hanche, il y a deux ans et demi, des centaines de bébés qui ont vu le jour au Pavillon de naissance à l’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay n’auraient pas eu de tuque en laine pour leur éviter de perdre trop de chaleur. C’est en effet à la suite de son accident que la dame de 92 ans qui demeure à la résidence Mary Elizabeth Noonan à Châteauguay a trouvé le temps de tricoter. Elle a donc joint le club de l’endroit qui en fabriquait. Pandémie oblige, celui-ci a cessé ses activités, mais Mme Van Bocksteale poursuit depuis de son côté, dans son appartement. «Les autres ont toutes arrêté parce qu’elles étaient trop âgées, qu’elles avaient mal aux doigts ou voyaient mal, dit-elle. Moi, je suis chanceuse. J’ai mal nulle part.»
«Je passe mon temps à tricoter!» -Denise Van Bocksteale
Quand on lui demande combien elle en a tricoté, elle s’exclame: «Ah! Mon doux! Avant les fêtes, je suis allée en porter 120. Puis, 52 il n’y a pas si longtemps. Et là, je dois en avoir une trentaine qui sont prêtes». Ce, sans compter celles qu’elle a fabriquées avant. On peut présumer qu’on ne se trompe pas quand on évoque le cap des 200 «capines pour mes bébés», comme elle les nomme. Au rythme d’une à deux par jour Isolée davantage en ce moment en raison de la COVID-19, Mme Bocksteale a le temps de fabriquer une à deux tuques par jour. «Si je commence à 8 heures le matin, j’ai fini à midi», explique celle qui tricote exclusivement à la broche des mailles aux points de riz double et en mousse. Elle utilise uniquement de la laine Bernat pour sa qualité, qu’elle se procure dans un magasin d’artisanat lorsqu’elle fait des courses avec une de ses filles. Elle opte pour des couleurs pâles de rose, bleu et jaune principalement. Avec «une grosse balle de laine qui coûte 7$», elle réalise huit tuques. Des bas sans talons ! Le tricot est ni plus ni moins d’un retour dans le passé pour Mme Van Bocksteale, puisqu’elle tricotait des bas dans sa jeunesse pour les différents membres de sa famille. «Dans ce temps-là, notre mère n’attendait pas qu’on ait 20 ans pour qu’on se débrouille!, raconte-t-elle en riant. Je ne tricotais pas les talons par contre. Je faisais le haut et le pied et de bas et ma mère s’occupait des talons.»