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Une capsule temporelle à l’église Notre-Dame-de-Grâces ?

le jeudi 05 septembre 2024
Modifié à 16 h 05 min le 05 septembre 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

L’église Notre-Dame-de Grâces de Longueuil tombera sous peu sous le pic des démolisseurs afin de faire place à des logements sociaux attendus avec impatience. Un résident du secteur, Serge Héon, affirme qu’une capsule temporelle a été installée derrière la plaque de cette église lors de sa construction en 1957-1958 et aimerait bien qu’elle soit récupérée. 

Comme la très grande majorité des familles du Québec, celle de Serge Héon fréquentait assidûment l’église paroissiale à la fin des années 1950 et durant les années 1960. «Nous étions neuf enfants chez nous et le dimanche, on allait tous à la messe, raconte-t-il. Il y avait la messe de 9h, de 10h et de 11h. Il y avait aussi une messe le samedi soir!»

À la sortie de l’église, son père Roger, décédé en 2019, lui répétait qu’une capsule temporelle avait été emmurée derrière la plaque de l’église. «Mon père me disait qu’elle renfermait, entre autres, des lettres de paroissiens qui avaient financé la construction de l’église. Lui-même avait donné 500 $, l’équivalent de 5000 $ aujourd’hui», poursuit M. Héon.

L’église Notre-Dame-de-Grâces sera démolie. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Construite entre 1957 et 1958, l’église Notre-Dame-de Grâces desservait la paroisse de Saint-Antoine-de-Longueuil. Une dernière cérémonie religieuse y a été tenue le 11 février dernier. Le bâtiment abritait alors la Halte du Coin, un refuge pour sans-abris, depuis 2020.  

Une possibilité
Du côté du diocèse Saint-Jean-Longueuil,  Michel Boutot, responsable des communications et de la liturgie, affirme bien humblement au Courrier du Sud ne pas avoir de réponse pour l’instant. 

«Mes recherches ont été limitées. Je n’avais aucune réponse à lui donner (à M. Héon). Cependant, j’ai fait suivre sa demande aux personnes qui pourraient le renseigner à ce sujet. Je ne sais pas où la demande […] est rendue. Il sera sans doute contacté, éventuellement.»

En haut : vue intérieure de l’église de Notre-Dame-de-Grâces en 2003. En bas : le même endroit en 2021. (Photos: © Conseil du patrimoine religieux du Québec 2003 et Le Courrier du Sud – Archives) 

Pour Benoit Laganière, président de l’Assemblée de fabrique, même s’il n’a jamais entendu parler de l’existence d’une telle capsule, il conçoit que c’est dans la mesure du possible. «Je rencontre la nouvelle propriétaire des lieux et nous verrons ce qui peut être fait», assure-t-il.   

Enfin, du côté de la Société historique et culturelle du Marigot qui a consulté l’historien Michel Pratt, auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de Longueuil, on affirme que «ce genre de souvenir dans un bâtiment public était habituellement incorporé dans la structure du bâtiment et non enterré».

«S’il y a une lettre de mon père derrière cette plaque, j’aimerais bien la récupérer, lance M. Héon devant l’église Notre-Dame-de-Grâces. La Ville ou le diocèse pourrait tenter de retrouver les familles des gens qui y ont déposé une lettre. Ce serait fantastique de retracer ces gens.»