Art de vivre
Achat local

Une jolie jardinière en céramique

le dimanche 15 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 15 mai 2016

Voilà une pièce plus qu’intéressante que celle qu’une amie m’a demandé d’examiner il y a quelques semaines. On ne peut pas dire que cette céramique n’a pas le punch nécessaire pour faire partie d’une décoration typiquement victorienne. Je suis certain d’en avoir vu sur des photos anciennes du début du vingtième siècle.

Évidemment, les plus grands producteurs de ce type de jardinière, aux couleurs et motifs si somptueux, se rencontrent dans ces trois grands pays exportateurs que sont les États-Unis, la France et l’Angleterre.

Comme nos importateurs tentaient de se tenir à jour pour les  éléments de décoration à la mode, il ne fait aucun doute que d’importantes commandes ont été passées dans ces trois pays par les vendeurs de toutes les grandes villes du Canada, particulièrement par le biais des grands magasins qui vendaient par catalogue.

Toutefois, comme les deux pièces (la base et le cache-pot), ne sont pas signées, il est presque impossible d'identifier précisément le fabricant de cette très élégante jardinière.

Il est désormais très peu courant de rencontrer de telles pièces dans les salons, la génération qui décore actuellement ses appartements préfère les meubles très simples, allant même jusqu’à sacrifier la qualité pour le prix.

Mariage

Ce genre de jardinière se marie bien avec de gros meubles à tissus ornés de gros motifs floraux. Des meubles de chêne, de merisier ou de noyer, des essences si chères aux amoureux des décors victoriens d’il y a plus de cent ans.

Encore une fois, j’insiste pour vous souligner que les belles maisons de la rue Longueuil, celles situées près du palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu et ces belles demeures de l’aristocratie qui habitait rue Saint-Charles, trouveraient avec une telle pièce de céramique ancienne un accessoire idéal pour le salon des grandes occasions.

Mais il faut bien l’avouer, la demande ne sera jamais aussi forte que pour les lampes vintage, criardes et sans grande envergure que nous voyons revenir sur le marché depuis quelque temps. C’est cette raison qui pousse les antiquaires à offrir en boutique de telles jardinières à des prix avoisinant les 800$ à 900$.

Autres raisons

Il y a d’autres raisons. Mentionnons les enfants qui risquent de faire balancer l’objet lors de leurs courses dans le salon, l’espace que requiert cet objet décoratif dans nos tout-petits salons ou encore la difficile justification d’investir une telle somme pour une simple fougère!

Avec ces offres des grands magasins pour les somptueux sofas de faux cuir à bascule dans lesquels le sommeil ne tarde jamais à nous conquérir, comment les décorateurs peuvent-ils vanter les meubles anciens, de bois nobles et à tissus invitants, ceux-là mêmes qui se marieraient si bien avec une jardinière de cette envergure?

Toutefois, j’aime bien vous rappeler qu’il n’est pas rare d’en apercevoir dans le coin d’un décor moderne au travers des pages d’une revue de décoration. Tout comme un banc de quêteux du dix-huitième siècle ou encore un tableau d’un maître ancien québécois.

Un souvenir du passé de cet intérêt attise tellement bien la discussion des copains qui prennent une bonne bière pour souligner l’arrivée imminente des vacances d’été.