Une nouvelle école de cinéma sur la Rive-Sud

Dès l’automne, une nouvelle école de cinéma verra le jour dans le secteur LeMoyne à Longueuil. En créant Toute une école, Manuel Dufort veut reproduire à l’échelle communautaire le succès du programme d’initiation au cinéma qui anime les élèves de l’école primaire Lajeunesse depuis 20 ans.

La nouvelle initiative s’adresse tant aux jeunes qu’aux adultes. Dans le local de l’organisme Chevaliers de Colomb, sis face à l’école primaire de la rue René-Philippe, une équipe de quatre enseignants offriront des ateliers et des cours d’initiation à la réalisation, d’initiation au jeu et de techniques de cinéma.

Déjà, l’expérience d’initiation au cinéma Tout un programme, qui est répliqué dans d’autres écoles du Québec grâce à un guide conçu par M. Dufort, poursuit depuis deux décennies un objectif de rassembler la communauté et les familles autour de l’école. Cette fois, M. Dufort pousse ce concept d’un cran.

«Je me suis dit, pourquoi ne pas élargir ça, que ce soit un projet où toute la communauté va se sentir impliquée?, témoigne l’enseignant et réalisateur. On va démocratiser ça, c’est ce qui est vraiment l’fun!»

Approche professionnelle

Chaque session, les participants des trois cours œuvreront ensemble à la création d’un court métrage.

«Ça fait partie de notre fonctionnement : on apprend dans l’action. Ce n’est pas un film ben long, mais on a une approche professionnelle. Ce n’est pas un film de cours d’école «cute»! décrit-il. Autant qu’on a du plaisir, c’est très rigoureux.»

Tout comme dans le programme scolaire, M. Dufort souhaite que le film raconte un scénario écrit par l’un des élèves du cours de réalisation, dont une partie est consacrée à la scénarisation. 

«Quand le scénario vient de la personne, c’est doublement motivant. Je veux que cette idée fasse son chemin», illustre Manuel Dufort. 

«Le but de Toute une école, c’est de rassembler les familles et produire des courts métrages de qualité. Le message : faites court, faites bien.»
-Manuel Dufort, président de Toute une école

Il s’est entouré d’une solide équipe d’enseignants, dont la professeure et comédienne Agnes Stuart, qui a notamment collaboré avec Xavier Dolan et Kim Nguyen. La professeure et comédienne Chloé Couture, qui a pris part au programme scolaire il y a 10 ans, joint ce corps professoral.

Toute une école comptera aussi sur l’expérience de l’autrice jeunesse Michèle Beaudoin, comédienne et enseignante en art dramatique au primaire et au secondaire depuis plus de 20 ans.  

Manuel Dufort est aussi fier de mentionner la participation à titre d’ambassadrice de l’actrice Rosalie Loiselle, qui tiendra un rôle important dans la série de Xavier Dolan La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé.

«Elle a percé, elle sera partout, c’est une future vedette! Et elle a fait le programme [d’initiation au cinéma]!» dévoile M. Dufort.

À faible coût

S’appuyant sur une étude de marché, Manuel Dufort se targue de pouvoir offrir des cours de cinéma sur la Rive-Sud à moindre coût que la compétition, ce qui s’explique notamment par l’accès gratuit à un local.

«L’organisme des Chevaliers de Colomb s’est levé et il a dit : on est intéressés vu que vous êtes en démarrage, avance M. Dufort. Les gens comprennent notre orientation, ça plaît beaucoup.»

Il se réjouit également de l’intérêt suscité par son projet et des appuis qu’il a reçus, dont une aide de 2 000 $ de la députée de Laporte Nicole Ménard, une aide de 400 $ de la Ville de Longueuil, ainsi que le soutien d’organismes, donateurs et commanditaires.

«Ça fait longtemps que j’enseigne le cinéma et je n’ai jamais senti un engouement aussi important!» lance-t-il.
Pour sa première année, Manuel Dufort estime que l’école pourrait accueillir environ une centaine d’élèves.

Limiter l’offre de services à trois cours répondait aussi à un souhait d’entamer un démarrage «réaliste» et en douceur. Pour l’instant, des sessions d’automne et d’hiver seront proposées, auxquelles pourraient se greffer éventuellement des cours d’été.

«On veut prendre de l’expansion, mais pas trop vite, pour garder une approche personnalisée, explique-t-il. Et dans les prochaines années, je veux que ça éclate!»