Une rentrée en sécurité qui impose de la créativité

«Créativité», «être créatif». Ces mots reviennent à quelques reprises dans le discours de la directrice générale du Centre de services scolaire Marie-Victorin (CSSMV) Marie-Dominique Taillon pour décrire cette rentrée 2020 que vivront des milliers d’élèves. Une rentrée pas ordinaire, mais sécuritaire. Transport scolaire: le CSSMV dit répondre à toutes les demandes Pénurie d'enseignants? Pas au CSSMV Depuis le 31 août, les élèves se familiarisent avec le fonctionnement de leur bulle-classe, grâce à laquelle ils n’ont pas à tenir compte de la distanciation physique entre eux. Les classes ont donc une allure presque normale, presque avant-pandémie, avec un nombre régulier d’élèves et une disposition adéquate des pupitres. Les enseignants doivent toutefois porter le masque de procédure et une protection oculaire (lunette ou visière) s’ils se trouvent à moins de deux mètres des élèves.

«La sécurité de nos élèves et de notre personnel, c’est notre priorité. Nous ne ferons aucun compromis.» - Marie-Dominique Taillon, directrice générale du CSSMV

Le CSSMV a offert aux enseignants qui le souhaitent d’installer un plexiglas comme protection supplémentaire. «Nous faisons plus que ce qu’exigent les recommandations» de la santé publique et du ministère de l’Éducation, souligne Marie-Dominique Taillon. Depuis quelques semaines, la rentrée suscite son lot d’inquiétudes et de questions chez les parents. Parmi celles-ci… mon enfant sera-t-il confiné dans les quatre murs de sa classe toute la journée? Les élèves, tant du primaire que du secondaire, du CSSMV pourront sortir à la récréation. «Nous allons augmenter la surveillance pour permettre aux enfants de bouger», avance la directrice générale. La règle des rassemblements extérieurs limités à 250 personnes ajoute toutefois une contrainte dans les écoles où le nombre d’élèves est plus grand. Ainsi, deux moments distincts sont prévus pour les récréations. La surveillance supplémentaire vise aussi à éviter les contacts entre les élèves de bulles-classes différentes. Pour l’heure du dîner, les élèves du primaire demeureront toutefois en classe. Dans les écoles secondaires, les cafétérias seront utilisées. Dans les établissements de plus de 250 élèves, l’heure de dîner sera divisée en deux périodes distinctes, séparées par une opération de désinfection de la salle. «C’est un énorme défi», reconnait Mme Taillon. Secondaire: tous les élèves en classe Depuis le dévoilement du plan du ministre Jean-François Roberge à la fin juin, les directions d’école se sont penchées sur la formule d’enseignement à privilégier pour les élèves de 4e et 5e secondaire qui peuvent voir une partie de leurs cours donnés en ligne. Le CSSMV fait cependant le pari d’une rentrée 100% en classe pour tous ses élèves du secondaire. «C’est un véritable tour de force et on l’a accompli ensemble, se réjouit Mme Taillon. Ç’a amené une gymnastique sur la conception des horaires, pour respecter le choix de cours de tout le monde, mais les élèves seront dans leur école, avec leurs amis.» Ce temps en classe sera aussi l’occasion d’apprendre à utiliser un portable et les plateformes comme Teams ou Google Classe… dans l’éventualité d’une deuxième vague qui retournerait le Québec en confinement. Tant pour les élèves du primaire que du secondaire, la directrice générale assure que le CSSMV est prêt à basculer en mode numérique et à distance en 24 heures, comme l’exige l’«assurance qualité» du ministre Roberge. Pas moins de 15 000 portables sont configurés, prêts à l’utilisation. Les élèves ayant une condition médicale les rendant plus vulnérables à la COVID-19 recevront l’enseignement à distance. En date du 25 août, 30 élèves du primaire et 3 du secondaire avaient formulé cette demande. Services de garde Marie-Dominique Taillon avoue mal s’expliquer la perception à l’effet qu’un flou entoure la rentrée dans les services de garde. Selon les directives du ministère, la distanciation entre les bulles-classes doit être respectée lorsque c’est possible. Mme Taillon estime également que les éducatrices ont développé une certaine expertise. «Depuis le 20 mars, il y a eu les services de garde d’urgence, pour les travailleurs du réseau de la santé. On a développé des protocoles. Nos techniciens ont une longueur d’avance sur tout le reste du réseau. On a vu très peu de cas de contamination dans les services de garde.»